8 Décembre 2010
Le pays entre pressions et reconnaissances internationales - En dépit de pressions
exercées par les puissances occidentales, la reconnaissance du régime de Laurent Gbagbo par la Chine et la Russie bloque le Conseil de sécurité de l'Onu.
On ne dira jamais assez qu'à chaque jour qui passe la Côte d'Ivoire s'achemine vers une guerre civile avec
deux présidents, deux premiers ministres, deux gouvernements et bientôt deux armées. Une situation consécutive à la publication controversée des résultats du deuxième tour de la
présidentielle.
Face à ce brasier qui s'allume lentement mais sûrement dans ce pays, la diplomatie régionale et
internationale est en branle.
L'Organisation des Nations unies, l'Union européenne, la France et les Etats-Unis d'Amérique ont déjà choisi
leur camp, en demandant au président Laurent Gbgabo de faire ses valises pour laisser sa place au leader du Rassemblement des Républicains (RDR) et candidat du Rassemblement des Houphouetistes
pour la paix et la Démocratie (RHDP), Alassane Dramane Ouattara.
L'Union africaine a pour sa part, dépêché, le dimanche dernier, l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki
qui avait échoué de surmonter les divergences de vues entre Gbagbo et Ouattara.
La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) était réunie hier mardi 7 décembre à
Abuja et va dépêcher l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo afin de trouver une solution à cette crise de légitimité.
INTERNATIONALISATION
Entre-temps, plusieurs Etats continuent d'exercer de très fortes pressions sur le président Laurent Gbagbo de
plier aux résultats définitifs publiés par la Commission électorale indépendante.
C'est dans ce contexte que Le président des Etats-Unis d'Amérique Barack Obama a même lancé un ultimatum au
numéro un ivoirien , menacé d'un isolement accru.
Et pour tourner définitivement la page Bgabgbo, plusieurs Etats, pour la plupart, des puissances occidentales
ont reconnu le pouvoir de Ouattara, faisant tacitement croire aux naïfs que cette reconnaissance internationale servait de légitimité du pouvoir.
D'autres langues acquises au leader de RDR ne cessent de se délier pour accuser Laurent Gbagbo de tous les
maux et de lui réserver le sort du défunt général Guëi.
Mais au-delà de ce triomphalisme basé sur des motivations subjectives, la Chine et la Russie reconnaissent le
pouvoir légitime du président Laurent Gbagbo, bloquant ainsi toute initiative anarchique au sein du conseil de Sécurité de l'ONU. Ce qui signifie en d'autres termes que cette crise de légitimité
en Côte d'Ivoire s'internationalise et va désormais opposer la Russie, la Chine et d'autres puissances émergentes aux grands pays européens et américains.
Une façon de souligner que Lauent Gbagbo est rassuré de tenir pour longtemps les rênes du pouvoir en Côte
d'ivoire.