18 Février 2010
La procureure adjointe de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, est attendue ce mercredi 17 février 2010 en fin après-midi à Conakry. Sa mission est de déterminer si les crimes perpétrés lors du massacre du 28 septembre 2009 relèvent de la compétence de la CPI. Elle doit aussi voir si la justice guinéenne a la possibilité de juger les éventuels coupables.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a salué mardi 16 février « l'évolution positive » de la situation en Guinée, après la nomination d'un nouveau gouvernement de transition. Pourtant,
cette nouvelle donne politique n'a pas fait oublier cette journée du 28 septembre 2009, la journée du massacre au stade de Conakry où au moins 150 opposants ont été tués, selon un rapport
établi en décembre 2009 par une commission d’enquête internationale des Nations unies.
La procureure-adjointe de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, se rend donc en Guinée pour déterminer si les crimes commis ce jour-là relèvent ou non de la compétence de la Cour.
Elle doit examiner aussi si la justice guinéenne a la possibilité de juger les éventuels coupables.
La procureure adjointe de la CPI rencontrera tout le monde
Lors de sa mission, Fatou Bensouda visitera le stade de Conakry. Elle se rendra aussi dans des camps militaires et dans des hôpitaux et rencontrera les dirigeants guinéens, ainsi que des associations de victimes. Pour la conseillère spéciale de la procureure de la CPI, Béatrice Le Frapper, « Il n'y a pas de troisième voie: c'est aux autorités guinéennes ou à la CPI d'engager des poursuites ». Lors d’un entretien à RFI, mercredi 17 février, elle à précisé que la Cour n’interviendra « que si les autorités nationales de la Guinée ne mènent pas de procédures contre les principaux responsables des événements de Conakry ».
Béatrice Le Frapper a ajouté que la procureure adjointe de la CPI, Fatou Bensouda, « va s’entretenir avec les policiers, les enquêteurs, les juges, le procureur, pour vérifier s’il y a
vraiment volonté de poursuivre les principaux auteurs des crimes. Vous avez beaucoup d’associations de femmes qui sont entrées en contact avec nous et la procureure adjointe les rencontrera
pour discuter avec elles de la question des crimes sexuels. Ce qui est sûr, c’est que les crimes commis doivent être poursuivis. Ils seront poursuivis par la Guinée, ou ils seront poursuivis
par la CPI. Il est très important de souligner qu’il n’y a pas de troisième voie, il n’y a pas de solution intermédiaire. L’impunité pour les auteurs des crimes n’est plus une option, depuis
que le statut de Rome de la CPI a été adopté ».
La visite de la procureure adjointe de la CPI en Guinée intervient donc le surlendemain de l’annonce officielle de la formation du gouvernement d'union nationale qui va avoir pour mission
d'emmener le pays vers des élections d'ici six mois.