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La Guinée nouvelle

Le fils de Kadhafi inflexible face à la révolte

Capture d'écran de l'intervention à la télévision libyenne de Seïf Al-Islam, l'un des fils du

 

 

 

«Nous combattrons jusqu'à la dernière balle», a prévenu à la télévision Seïf Al-Islam, alors que les affrontements ont gagné la capitale Tripoli cette nuit.

 

La Libye paraît s'enfoncer encore un peu plus dans le chaos ce lundi, au lendemain d'un week-end sanglant. Selon un nouveau bilan de l'ONG Human Rights Watch, les violences en Libye ont fait au moins 233 morts depuis le début du mouvement de protestation, dont 60 pour la seule journée de dimanche à Benghazi.

les affrontements ont gagné la capitale Tripoli dans la nuit de dimanche à lundi,et la situation pourrait empirer, après les propos très offensifs de Seïf Al-Islam, le fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, qui s'est exrpimé dimanche soir à la télévision.

«La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye», a déclaré Seïf Al-Islam lors d'une allocution télévisée.

Au sujet des réformes, il a annoncé que le Congrès général du peuple (Parlement) se réunira bientôt pour décider d'un nouveau code pénal et de nouvelles lois donnant «des perspectives de liberté» pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d'un dialogue sur une Constitution.

«Nous avons eu les réformes que nous voulons avec moindre pertes et moindre problèmes», a-t-il dit. «De la première à la deuxième Jamahiriya»libyenne. «Si vous voulez qu'on change le drapeau et l'hymne national, on le fera».

Seïf Al-Islam a répété à plusieurs reprises le chiffre de 84 morts dans les violences qui ont débuté la semaine dernière en Libye et affirmé que les bilans donnés par «les médias étrangers» étaient «très exagérés».

(Intervention de Seïf Al-Islam doublée en anglais par la BBC)

L'estimation du bilan des morts «est montée à 233, selon des informations de sources hospitalières en Libye», a de son côté indiqué Human Rights Watch, dans un communiqué reçu à Paris. Le précédent bilan établi par cette ONG américaine faisait état de 173 morts.

«Depuis Benghazi, les personnels de l'hôpital Al Jalaa ont indiqué qu'ils avaient constaté 50 morts le 20 février (dimanche), tandis que l'hôpital du 7 octobre a fait état de 10 morts la même journée, ce qui donne un total de 60 tués à Benghazi le 20 février», dit le communiqué.

 

Selon des témoins joints par l'AFP des heurts sanglants ont aussi éclaté samedi à Musratha (est) et Zaouia (ouest).

 

Tirs à Tripoli

Des tirs nourris ont été entendus dimanche soir dans plusieurs quartiers de Tripoli par le correspondant de l'AFP sur place et des témoins.

Des affrontements entre opposants et sympathisants du numéro un libyen ont notamment eu lieu sur la Place verte de Tripoli, selon des témoins. Aux environs de 03H00 GMT on n'entendait plus de coup de feu, selon un journaliste de l'AFP.

Seïf Al-Islam qui conduisait le courant réformateur depuis 2007, avant d'annoncer sa retraite politique un an après, a affirmé que la Libye était la cible d'un complot étranger et a reconnu que plusieurs villes du pays, dont Benghazi et Al-Baïda dans l'est du pays, étaient la proie de violents combats et que les émeutiers s'étaient emparés d'armes militaires.

Les images et informations sont encore très rares, mais commencent à circuler des vidéos amateurs, telle celle-ci, décrite comme postée par un blogueur à Benghazi, foyer de la constestation:

A voir aussi, les images reprises par la BBC.

«Nous ne lâcherons pas la Libye»

«Maintenant tout le peuple libyen est armé. Je m'adresse à vous et pour la dernière fois avant de recourir aux armes», a-t-il dit, estimant que la Libyen'était «pas la Tunisie ni l'Egypte», en allusion aux révolutions de ces deux pays qui ont conduit à la chute de leurs régimes.

«Notre moral est au plus haut et le leader Mouammar Kadhafi, ici à Tripoli, conduit la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées (...) Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle.»

«En ce moment des chars se déplacent dans Benghazi conduits par des civils. A Al-Baïda, les gens ont des fusils et des nombreux dépôts de munitions ont été pillés. Nous avons des armes, l'armée a des armes, les forces qui veulent détruire la Libye ont des armes», a-t-il lancé.

«L'armée aura maintenant un rôle essentiel»

Selon lui, les affrontements sont provoqués par des éléments libyens et étrangers visant à détruire l'unité du pays et instaurer une république islamiste, selon ces déclarations retransmises par la télévision d'Etat libyenne.

Un haut responsable libyen a indiqué dimanche qu'un «groupe d'extrémistes islamistes» retenait en otage des membres des forces de l'ordre et des citoyens à Al-Baïda, dans l'est du pays, exigeant la levée du siège autour de lui.

Parallèlement, les autorités ont annoncé avoir arrêté des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un «réseau» ayant pour mission de déstabiliser le pays, selon Jana.

«L'armée aura maintenant un rôle essentiel pour imposer la sécurité parce que c'est l'unité et la stabilité de la Libye» qui sont en jeu, a déclaré le fils du dirigeant libyen.

L'UE appelle au dialogue

Peu avant, le Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi a indiqué que laLibye était en «droit de prendre toutes les mesures» pour préserver l'unité du pays, lors d'une réunion avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne à Tripoli, selon l'agence Jana.

La Ligue arabe a appelé pour sa part dans un communiqué «à cesser immédiatement tous les actes de violence», tandis que plusieurs pays occidentaux se préparaient à évacuer leurs ressortissants.

Selon la présidence hongroise de l'UE, les autorités libyennes ont menacé de cesser sa coopération dans la lutte contre l'immigration si l'Europe continue à   les manifestations dans le pays.

En dépit de ces menaces, les Européens ont condamné avec fermeté la répression des manifestations. «Nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer», a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

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