27 Décembre 2011
La fin de l'année 2011 est marquée par des actes de violence qui ont fait des morts en Casamance et à Dakar.
En Casamance, au sud du Sénégal, en proie à une rébellion indépendantiste depuis près de trente ans, les rebelles ont attaqué des postes militaires à deux reprises en une semaine, après avoir abattu, quelques jours avant, une dizaine de jeunes dans une forêt.
Le bilan est controversé. Selon la presse locale, il y a eu une dizaine de morts, tandis que l'armée ne reconnaît que huit morts dont les sept dans un accident de circulation.
Cette nouvelle stratégie du Mouvement des forces démocratiques en Casamance (MFDC), consistant à attaquer des petits cantonnements militaires, a surpris les analystes.
La surprise a été d'autant plus grande que le secrétaire général du mouvement irrédentiste, Jean Marie Biagui, venait juste d'organiser un congrès pour revenir sur une vieille idée, à savoir, la transformation du mouvement en parti politique, donc l'abandon des idées indépendantistes et de la rébellion.
Mais, le MFDC est trop divisé. Et ses chefs de guerre tels que César Atoute Badiate et Salif Sadio, ont tôt fait de se démarquer de cette nouvelle orientation, en s'attaquant à des cantonnements militaires.
A Dakar, la violence politique, tant redoutée par tous les observateurs à cause du ton guerrier adopté par les acteurs politiques pour défendre ou pour réfuter une nouvelle candidature du président Wade pour un deuxième ou un troisième mandat selon les camps, a fait son apparition, à moins de deux mois du scrutin.
Une petite mairie de Dakar, tenue par l'opposition, a été attaquée par des nervis, qui ont été instrumentalisés par le parti au pouvoir, selon le maire, Barthélémy Diaz, qui a riposté en ouvrant le feu contre les assaillants. Bilan: un mort et trois blessés parmi les gros bras, des lutteurs en majorité. Le jeune maire, qui plaidé la légitime défense, était en garde à vue mardi et devait être déférer au parquet.
Quelques heures auparavant, le domicile d'un leader politique de l'opposition avait été attaqué par les mêmes nervis. Ces attaques intervenues avant deux rassemblements majeurs organisées à Dakar pour ou contre une nouvelle candidature de Abdoulaye Wade à la présidentielle de février.
La tension a été si vive qu'elle laissait craindre des troubles graves. Mais, finalement, aucun incident n'a été noté après ces démonstrations de force.
Le camp du pouvoir a organisé ce vendredi un congrès d' investiture de son candidat Me Abdoulaye Wade, alors que ses opposant regroupé au sein du Mouvement du 23 juin, composé de partis politiques, d'organisations de la société civile et du mouvement de rappeurs, Y' En a Marre, ont organisé sans problème un congrès dit "du peuple" pour dénoncer la nouvelle candidature du chef de l'Etat.
Pour ces opposants, Wade, élu en 2000 et en 2002, n'a pas le droit de briguer un troisième mandat. Les partisans de Wade soutiennent qu'il ne s'agit pas d'un troisième au regard de la nouvelle constitution de 2001, qui limite à deux le nombre de mandat et qui a été adoptée alors qu'il était déjà en exercice.
Maintenant, tous les regards sont rivés sur le Conseil constitutionnel qui doit valider les candidatures à la présidentielle, dont celle de Me Wade.