10 Février 2010
Il est bien loin le temps où les liaisons aériennes entre deux villes, voire deux pays, dépendaient d’une
seule compagnie en situation de monopole, ou d’un nombre très restreint de compagnies qui se partageaient le marché. Temps béni où le voyageur n’avait pas à naviguer dans un océan d’offres et
connaissait très rapidement le prix à payer pour son transport. C’est vrai, il y avait une contre partie sérieuse : il payait cher, très cher.
Aujourd’hui, les compagnies aériennes se sont multipliées et ne se contentent plus de se partager un marché. Elles sont en situation de concurrence acharnée,
luttant parfois pour leur survie.
Tout est bon pour attirer à soi le plus grand nombre de clients. Les services, le niveau de confort, les horaires de décollage et d’atterrissage des vols, les
aéroports utilisés, les types d’avions qui composent la flotte, tout cela et plus encore se retrouve in fine dans le prix de
votre billet d’avion.
Pourquoi tant d’écarts entre les prix des différentes compagnies ?
Les calculs permettant de décomposer le prix d’un billet d’avion sont complexes tant ce prix est la résultante d’une multiplicité de facteurs, dans lequel le
tarif pratiqué par la compagnie n’est qu’une composante.
Tout d’abord, il faut tenir compte des diverses taxes payées aux aéroports. Ces taxes varient d’un aéroport à un autre. C’est pour cela que certaines compagnies
aériennes n’ont pas hésité à déporter leurs vols des grandes plateformes aéroportuaires situées à proximités des principales métropoles, vers des aéroports
plus petits et décentrés. En France, le cas typique est celui de Ryan Air qui a fait de Beauvais, situé à 75km de paris, son aéroport "parisien". Beauvais - ou
désormais aéroport Paris - Beauvais - Tillé - ne pratique pas du tout les mêmes taxes d’aéroports que Roissy ou Orly.
les lignes aériennes entre chaque ville ne se valent pas toutes. Une compagnie qui désire obtenir le créneau le plus intéressant pour ses passagers en terme
d’heure de décollage et d’atterrissage va se retrouver en concurrence avec toutes les autres compagnies qui lorgnent sur les mêmes plages horaires. Donc le prix à payer pour obtenir ce créneau de
vol sera plus cher, beaucoup plus cher. Le confort
horaire a un prix !
De même, tous les avions ne prennent pas le même itinéraire, pour des raisons évidentes de saturation et donc de sécurité. Certaines sont plus courtes que d’autres, donc consomment moins de kérosène. Donc les obtenir coute plus cher. Et les
compagnies font de plus attention au prix du carburant qui est devenu un budget extrêmement important pour elles.
D’autres compagnies se contentent des itinéraires moins prisés et plus gourmands en kérosène, pensant pas là avoir des frais d’exploitation moindres et donc des
tarifs plus attractifs.
Les vols avec correspondance coûtent aussi moins cher car une correspondance est une occasion supplémentaire pour une compagnie aérienne de remplir son
avion. Plus il y a de passager, plus la compagnie a de chance que le vol soit rentable.
CQFD !
Enfin, il faut bien le dire aussi : toutes les compagnies aériennes ne pratiquent pas les mêmes politiques salariales. Si la sécurité est un poste sur lequel elles ne barguignent pas pour ne
pas s’attirer les foudres des autorités et le retrait éventuel de leur licence de vol, les low cost ont fait des coupes sombres dans les salaires : personnel moins payé, astreint à des
rotations plus nombreuses, personnel de cabine qui doit en assurer le ménage (c’est autant de frais en moins à payer aux compagnies de nettoyage).
De même, si les repas sont assurés gratuitement par les grandes compagnies régulières, les vols charters et les low cost vous feront payer le moindre verre d’eau. Et cette politique qui consiste
à rogner sur tous les postes non obligatoires se retrouve partout, du personnel aux guichets jusqu’aux bagages en soute que de plus en plus de compagnies facturent ...
Pour résumer, les services, le confort, le temps de vol, tout cela se monnaie donc se paie par le client final. Vous et moi !
Pourquoi les prix varient-ils tant, parfois d’une semaine à l’autre ?
Deux raisons principales expliquent ce phénomène.
Les compagnies aériennes connaissent longtemps à l’avance, jour par jour, l’heure et le trajet de chaque avion desservant une destination. Comme le taux de
remplissage est pour elles un facteur déterminant, elles adaptent leur politique tarifaire à cette contrainte :
L’autre facteur clé est le carburant. Un avion consomme du kérosène, dérivé du pétrole pour voler. le kérosène est un des dérivés les plus énergétiques, donc les plus couteux que l’on peut extraire du pétrole. Il est à ce titre particulièrement sensible aux évolutions au
cours du brut.
Nous savons tous que le prix du pétrole est soumis à des fluctuations extrêmement fortes depuis plusieurs années et que les perspectives ne vont pas à long
terme dans le sens d’une baise ou d’une stagnation. L’évolution du prix du carburant est donc désormais un facteur primordial pour l’évolution du coût d’un billet d’avion. Et ces évolutions sont permanentes, d’une semaine, voire d’un jour à l’autre.
Les bons trucs à savoir pour voyager moins cher
Alors, comment faire ? Maintenant que nous savons tous cela, comment nous débrouiller pour éviter de payer un billet d’avion 1,5 ou deux fois plus cher que son voisin de cabine ?
Il nous faut en tout premier lieu, faire des choix.
Choisir le moment où nous prenons la décision de partir. Très tôt par rapport à notre voyage ? Cela nous permet de rentrer dans le créneau des billets
d’appel, donc de payer moins cher. Cela nécessite de planifier nos déplacements longtemps à l’avance ...
Très tard, pour bénéficier des prix bradés. Bien sûr, nous prenons alors le risque de ne pas trouver pour la destination que l’on souhaite. Ou de nous retrouver à accepter d’aller dans un endroit
somme toute auquel nous n’avions pas songé. Dans ce cas, là, il faut avoir le goût du risque et de l’aventure ...
Choisir sa compagnie aérienne en fonction du confort que l’on souhaite avoir : partir à des heures agréables d’un aéroport pas loin de chez soi ou aisément accessible, cela se paie.
On peut aussi faire le choix de partir à des heures plus exotiques, en pleine nuit ou très tôt le matin, d’un aéroport plus
lointain et moins facile à rejoindre. le temps que vous perdrez à vous y rendre, l’inconfort de s’astreindre à des horaires de vols peu recherchés vous fera
économiser de l’argent.
Choisir enfin sa période de déplacement. Si vous choisissez de partir en dehors des grands moments de transhumance, vous avez toutes les chances de payer moins cher. Moins de passagers équivaut à moins de demande donc une difficulté supplémentaire pour les compagnies aériennes à remplir leurs avions. Donc des tarifs plus attractifs. mais bon, fêter Noël en novembre, ce n’est pas du goût de tout le monde ... Et la plage de rêve
pendant la mousson ou Djerba avec 15 degré, c’est tout de suite moins ... plaisant !
Quelques conseils donc :
Voila. A vous de jouer maintenant. Soyez malins et faites les bons choix. Et n’oubliez pas que l’avion n’est pas une fin en soi, qu’il y a derrière les
destinations de vos rêves et qu’en définitive, c’est cela qui est important. C’est en tout cas ce que disent tous les articles de nos rédacteurs.
Non ?