30 Mars 2010
Riche en or noir, le sous-sol africain attise les conflits entre États sur des gisements transfrontaliers. L’arbitrage est périlleux, car les enjeux économiques sont souvent colossaux.
Plus de 500 milliards de dollars sur dix à vingt ans. Voire 600 milliards avec un baril à 80 dollars. C’est le trésor colossal d’or noir – évalué à 7 milliards de barils – enfoui dans le sous-sol africain et que se disputent plusieurs États. Ces gisements de la discorde s’étalent sous 175 km de frontières terrestres, sans compter les limites maritimes, aux contours flous et contestés.
Et ce n’est pas fini. La volonté de diversification des sources d’approvisionnement engagée par les Occidentaux et les Asiatiques depuis 2001 a ravivé l’intérêt pour d’anciens champs pétroliers africains négligés. Avec la région des Grands Lacs, le golfe de Guinée est devenu l’un des terrains d’affrontement majeurs pour la conquête et la répartition de ces nouveaux marchés. Demain, sans doute, l’océan Indien, dans un triangle dessiné entre les Comores, Madagascar et le Mozambique, sera une autre zone de turbulences. « Cela répond à la volonté légitime des États africains, favorablement repositionnés sur la cartographie pétrolière mondiale, d’exploiter au mieux ces ressources », note Victor Stéphane Essaga, représentant de l’Association internationale des négociateurs pétroliers [AIPN] pour dix pays africains.