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La Guinée nouvelle

Libre opinion : L’UFDG après le complot politico-militaire du 7 Novembre 2010

 

Ainsi le train Guinée a un nouveau conducteur aux commandes. Notre Alpha Condé national comme nous le savons tous a été imposé par le trop gradé Sékouba Konaté et le poltron de la république Jean Marie Doré assistés par la désormais très peu crédible communauté internationale.

Depuis ce mois de Novembre 2010, beaucoup de choses ont été dites et il faut le reconnaître nos valeureux analystes guinéens ont à travers des articles très bien écrits, d’une façon objectives tout dit sur le pourquoi la défaite de l’Alliance des Bâtisseurs et du comportement de nos forces de défenses et de sécurité. Nous n’allons pas revenir sur ça, mais voulons donner notre point de vue sur quelques sujets abordés depuis par quelques frères et sœurs du net.

Du prétendu envoi de forces d’interposition en Guinée par la communauté internationale.

Récemment, notre frère Sadio Barry de Guineepresse a dénoncé ce qu’il a appelé le refus de Cellou Dalein Diallo et de Hadja Rabi de l’envoi par la communauté internationale d’une force d’interposition en Guinée dans l’entre deux tours des élections en Guinée. Il aurait selon lui une preuve d’une certaine promesse de financement de cette force par l’UE à hauteur de 10 millions d’euros, il persiste et signe qu’il en a à des nombreuses occasions parlé avec ces deux personnalités mais aurait reçu un niet de leur part.

De quoi s’agit-il ?

C’est à la 8ème session du groupe international de contact sur la Guinée, le 12 octobre à Abuja que les forces vives avaient proposé et demandé l’envoie en Guinée d’une force de protection pour protéger les civils contre les exactions des forces de défense et de sécurité aux ordres de la junte de Dadis Camara et de Sékouba Konaté.

La motivation des forces vives était que l’armée guinéenne était divisée en clans prêts à s’affronter et l’existence des camps de milice ethniques notamment à Kalia dans Forécariah. L’idée était de faire protéger la population guinéenne de ces clans armés et d’assurer la protection des institutions de la transition par une force neutre et crédible.

En réponse donc à cette demande de nos forces vives, il y eut des résolutions. D’abord celle exactement du 12 octobre 2009 (lire ici) en son point 5 indique que :

« Le Groupe invite la CEDEAO à constituer, avec l’aide de ses partenaires une mission internationale d’observation et de protection, composée de personnels civil et militaire, qui devra protéger les membres de la Commission d’enquête et les témoins contre les actes d’intimidation et contribuer à l’instauration d’un climat de sécurité pour la population guinéenne ».

Et puis celle de l’UE du 21 octobre 2009 en son point 9 je cite :

"L’UE demande au Conseil de prendre les "mesures appropriées" prévues par l'article 96 de l'Accord de Cotonou et d'étudier les possibilités de répondre à la demande de la CEDEAO en organisant une mission de soutien à une force africaine de protection de la population, afin de mettre à disposition de cette force les moyens nécessaires pour accomplir sa mission, ainsi qu'une mission civile à plus long terme pour contribuer à l'organisation des forces de Sécurité.”

Enfin on note le point 9 des accords dits de Ouaga du 15 janvier 2010 faisant allusion au « Recours à des observateurs civils et militaires de la CEDEAO ».

Ainsi, l’envoi de ces forces d’interposition n’avait pour objectif principal que de déloger la junte de Dadis et jamais pour protéger qui que ce soit.

Je suis de ceux qui ont entre les deux tours, sollicités et obtenu des rencontres au plus haut niveau des institutions européennes dont quelques unes au cabinet de Mme Catherine Ashton (Vice-présidente et Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et de la politique de sécurité). L’un des sujets phares abordés au cours de ces différentes rencontres était exactement cette question d’envoi de forces neutres d’interposition en Guinée car selon notre analyse, le risque de confiscation du pouvoir par l’armée était très élevé en cas de victoire du candidat de l’alliance des bâtisseurs.

Mais à chaque fois que l’on a évoqué cette question, nos interlocuteurs nous ont répondu qu’il n’y avait aucune raison qui puisse motiver une telle opération, l’armée était prête à rendre le pouvoir et le pays n’était pas en guerre argumentaient-ils.

Nous n’avions pas raté l’occasion des évènements de Siguiri et de Kouroussa pour rappeler aux instances de l’Union européenne leur engagement.

Parallèlement, des guinéens réunis au sein d’un mouvement dénommé

« Mouvement Guinée Unie autour de Cellou Dalein Diallo » s’étaient aussi donné pour objectif la sensibilisation de la communauté internationale à travers l’Union Européenne et les chancelleries des grandes puissances membres du Groupe de contact International sur la guinée présentes à Bruxelles, sans oublier l’opportunité que leur offrait la Présidence Belge de l’UE. Partout, comme nous ils n’ont jamais réussi à faire bouger leurs interlocuteurs dans le sens de l’envoi de cette force neutre tant souhaitée.

Cellou Dalein a certes choisi de s’incliner pour privilégier la paix en Guinée mais il faudrait aussi reconnaître que si Cellou avait une force armée neutre, il ne l’aurait pas fait et aurait pu se battre pour protéger ses militants et faire respecter le verdict des urnes qui lui était favorable. Comment voulez-vous que Cellou refuse l’envoi d’une telle force qui en plus de sécuriser sa victoire l’aurait permis d’éviter à ses militants le massacre et l’humiliation dont ils ont été victimes ? Nous voulions tous le pouvoir pour l’alliance des bâtisseurs et Cellou le voulait plus et souffre aujourd’hui encore plus que nous autres.

Loin de moi l’intention de minimiser le courage et la combativité de notre cher doyen feu Bah Mamadou, mais n’oublions pas que lui aussi avait gagné les élections de 1998 avec feu Siradiou Diallo comme directeur de campagne, il s’était pourtant incliné en fin de compte pour les mêmes raisons de manque de contre poids militaire.

Alpha Condé lui-même n’avait-il pas fait autant en 1993 pour encore les mêmes raisons ? C’est d’ailleurs conscient de ce rapport de force qui lui était défavorable que le faux professeur avait tenté le coup de la rébellion en 2000-2001 avec le bilan humain que l’on connaît notamment à Guéckédou, àKindia et à Forecariah. Je dirai donc que c’est juste un mauvais procès qu’on fait à Cellou Dalein Diallo, à Bah Oury, à leurs collaborateurs de l’UFDG et à leurs alliés d’avoir manqué de courage pour affronter une armée renforcée de rebelles qui étaient partout au Foutah et dans les quartiers favorables à l’UFDG et qui étaient prêts à sévir au cas où ces derniers contesteraient les résultats.

Bah Mamadou, Siradiou Diallo, Cellou Dalein Diallo et 100 autres comme eux n’auraient pas pu cette fois-ci arriver au bout de la machine de violence qui avait été mise en place par les autorités de la transition avec la complicité de la communauté internationale. Je dirai même que Cellou Dalein et son alliance ont été trop forts car malgré toutes ces hostilités ils n’ont pas été écrasés et les résultats du scrutin pris tels qu’annoncés par la cour suprême le prouvent.

De l’amalgame que l’on fait d’associer l’UFDG à une communauté

Depuis l’holdup électoral du 7 Novembre 2010, quelques ressortissants du Foutah sous l’effet légitime de la colère font la grave erreur de confondre parti politique et communauté.

C’est tout à fait normal et légitime que les victimes des tragédies humaines et électorales veuillent se défendre, surtout que ces tragédies soient sciemment orchestrées par des personnes connues dans le seul but égoïste d’accéder au pouvoir. Mais chers compatriotes, laissons nos politiciens faire leur travail sans être obligés d’être le champion d’une partie de notre pays et que la communauté peuhle parce qu’il s’agit d’elle s’organise pour se défendre. La Guinée n’est pas fédéral pour qu’un leader politique issus d’une région soit automatiquement le porte drapeau de la dite région.

Je suis conscient que ce passage ne plaira pas beaucoup aux amateurs de discours trop émotionnels, mais je vous prie de comprendre que les actes valent mieux que les déballages que nous avons jusqu’ici fait sur la place public. Trêve de théories donc, passons maintenant aux choses sérieuses avec plus d’intelligence et de discrétion. Et l’une des façons d’agir intelligemment, c’est effectivement d’éviter de communautariser l’UFDG et son Président et ainsi donner raison à nos adversaires.

Elhadj Cellou Dalein Diallo et l’UFDG doivent agir comme ils l’ont toujours fait jusqu’ici en tant que parti national ayant en son sein des personnalités de toutes les régions et communautés de la Guinée. En un mot, le slogan « Une guinée unie, prospère et démocratique » de Cellou et l’UFDG ne doit pas uniquement être des vains mots mais une réalité. Pour ce faire, les responsables de l’UFDG et tous ceux qui peuvent leur aider doivent se fixer pour ultime objectif, la matérialisation de leur slogan.

De la restructuration de l’UFDG

Depuis que la cour suprême a confirmé le hold-up électoral en Guinée, clôturant ainsi le vaste complot politico-militaire orchestré par tous les acteurs de la transition guinéenne contre le peulh Cellou Dalein, quelques analystes guinéens se plaisent à exiger le changement de leadership au sein de l’UFDG. Ces frères et sœurs qui se disent militants et soutien de l’UFDG demandent même le départ du Président Cellou Dalein Diallo. Les raisons évoquées sont entre autres incapacité de courage de celui qui avait activement participé au combat pour le départ du tonitruant El Dadis Camara. Pour le remplacer nos amis proposent des personnalités politiques certes valeureux mais qui souvent n’appartiennent pas à l’UFDG.

Bien que nous respections leurs opinions et leurs engagements pour l’UFDG, nous sommes au regret de leur annoncer que de tels changements ne sont pas à l’ordre du jour au sein du parti. A ces adeptes de perpétuels recommencements qui ne voient la bouteille qu’à moitié vide, nous opposons une fin de non recevoir, un niet catégorique et les annonçons que désormais le mot d’ordre est et demeure « CONSTANCE ». La décision de changer un quelconque dirigeant du parti, revient à qui de droit selon les dispositions du statut et du règlement intérieur du parti.

Les critiques et suggestions sont toujours les bienvenus, mais de préférence pas sur la place public. Cellou n’est pas joignable dit-on, mais l’UFDG n’est pas une personne c’est une structure, on n’a pas forcement besoin de Cellou pour faire ses suggestions, vous pouvez commencer par la structure la plus proche, section, fédération et coordination ou via le site de www.ufdg2010.org du parti.

A tous ceux qui se réclament de militants déçu de Cellou et de l’UFDG, nous vous demandons de plus vous impliquer afin d’influencer le renouveau du parti que vous avez soutenu.

Aux militants et sympathisants de l’UFDG, soyez constants et restez mobilisés, vos différents responsables sont conscients de vos attentes et exigences, ils travail lent déjà nuit et jour pour être à la hauteur de vos attentes et croyez moi ils y arriveront parce que déterminés. Seulement, les choses ne se feront plus à l’emporte pièce sur la place public.

Les responsables à tous les niveaux ont la lourde tache de sensibiliser les militants afin qu’ils restent mobiliser pour les batailles à venir. L’heure n’est plus à la division et aux critiques vides de sens. Il faut resserrer les rangs et être en ordre de bataille.

De l’avenir de l’UFDG

Comme l’ont dit Bah Oury, Dr Oussou Fofana et Cellou Dalein Diallo, le deuil est terminé désormais seul l’avenir compte.

Chers compatriotes militants et sympathisants de l’UFDG, ne nous enfermons pas dans l’amertume et la frustration et ne cherchons pas à tout mettre sur notre leader tant qu’il y a énormément de choses à faire. Rappelons-nous que malgré toutes les erreurs qu’il a d’ailleurs reconnu, Cellou Dalein en collaboration avec les différents responsables a réussi à faire de l'UFDG en 3 ans un grand parti et il a réussi à nous réunir autour d’un même objectif ce qui n’était pas du tout donné et qui n’avait pas été le cas depuis belle lurette.

Chers compatriotes ne laissons pas retomber cette motivation et cet engouement que Cellou, Bah Oury, Dr Oussou, Dr Ben Youssouf, Elhadj Yaya Keita et tous les autres ont crée et maintenu en si peu de temps. Retenez que ce qui vient de se passer en Guinée nous a juste fait découvrir ce que les autres ont toujours pensé de nous.

Que chacun d’entre nous se pose la question à savoir, que puis-je faire pour faire gagner l’UFDG aux prochaines élections législatives, communales et communautaires ? Que puis-je faire pour que mon avis puisse compter en vue du renouveau de l’UFDG et surtout de préparer les élections Présidentielles à venir ?

Croyez moi si nous nous y mettons avec conviction nous y arriverons.

Aux responsables de l’UFDG à la tête des quels Cellou Dalein Diallo, le temps n’est plus à la victimisation mais plutôt à la reconstruction et à la redynamisation du parti. Ne perdez plus votre temps à expliquer le complot militaro-ethnique dont vous avez été victime, posez-vous plutôt les vrais questions sur ce que vous devriez faire ou pas.

Des questions du genre : Pourquoi l’armée et l’administration ont pu agir contre vous ? Que devriez-vous faire pour convaincre les autres communautés qu’on a prétendu monter contre la communauté peuhle dont Cellou est issus, afin de leur convaincre du contraire de ce que les ethno stratèges vous ont collé ? Quelles stratégies pour que plus jamais le vote de vos militants ne soit pas détourné ? Quel cadre à quelle place en ayant à l’esprit qu’un parti ne licencie jamais?

L’UFDG ne doit pas non plus se résumer à Cellou Dalein Diallo et à Bah Oury seulement, d’autres voix doivent se lever et s’imposer tout en étant bien coordonnées, car cela a récemment beaucoup manqué à l’ACDP. Un parti grand et crédible comme l’est UFDG doit avoir des positions et déclarations cohérentes, même si les auteurs se comptent en milliers.

Du manque de courage de Cellou Dalein Diallo et Co :

Il n’est pas rare de lire des articles flatteurs de nos héros guinéens un jour et des diffamations des mois après. A chaque occasion ratée, quelques analystes guinéens s’en prennent aux leaders d’opinions et mettent tout sur leur dos et souvent c’est leur manque de courage qui est mis en avant.

A ceux qui parlent du manque de courage de Mouctar, de Cellou Dalein Diallo, de Bah Oury de Dr Oussou, de Sydia, de Hadja Rabi et tant d’autres, où étiez-vous lorsque Conté et son armée les embastillait en 2006, 2007 et 2008 avant de mourir ? Où étiez-vous le 28 septembre 2009 ? Certainement au froid en occident entrain de crier votre haine via vos claviers. Eux ils étaient au front, face à face avec des soldats buveurs de sang et violeurs prêts à les massacrer tous tant qu’ils sont.

Alors que les guinéens se plaignaient du manque d’un Morgan Tsvangirai (PM du Zimbabwe) dans l’opposition guinéenne, Cellou Dalein, Sydia, Mouctar, Bah Oury et les autres nous en offrirent un paquet de Tsvangirai guinéens à leurs corps défendant. Qui ne fût pas ému à la vision de la vidéo montrant ces braves fils de la Guinée bras dessus défiant une armée aux ordres au stade du 28 septembre ? Qui n’avait pas été ému d’entendre Hadja Rabi expliquer la façon dont-elle avait sauvé Feu Dr Fofana des sbires de Ousmane Conté en 2007 ? Arrêtons de faire des héros le jour pour les démolir le soir.

Si ces personnalités guinéennes ont à un moment de notre histoire cessé de faire ce que nous attendions d’elles, nous n’avons qu’à reprendre les choses en main et sur le terrain pour au moins faire le quart de ce que eux ils ont fait. Détenir un site internet et pouvoir aligner des phrases ne font pas de nous des héros.

A mon humble avis, nous aurions mieux fait si nous essayions de remotiver ces différentes personnalités qui sont aussi humains donc faillibles et ont tous des obligations envers les leurs. Les trainer dans la boue comme cela ne nous apportera rien. Un vrai combattant du type Hadja Rabi, feu Dr Fofana, Mouctar Diallo et nos différents leaders politiques ne se fabrique pas, c’est quelque part du naturel.

Combien y a-t-il eu de Che-Guevara après lui, de Malcolm X, de Bocar Biro, de Samory ou d’Alpha Yaya après eux ?

Réfléchissons à la manière avec la quelle nous pourrions réutiliser ces héros guinéens, ils peuvent encore beaucoup nous apporter à condition que nous ne les rejetions pas, que nous ne leurs manquions pas du respect, que nous ne mettions pas tous les problèmes de la Guinée sur leurs épaules.

A la prochaine.

Bah Alpha Boubacar 
Louvain, Belgique 

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