Lutte contre la drogue en Afrique de l'ouest: La France met sa marine à la disposition de la sous-région
16 Février 2010
Rédigé par Walfadjiri et publié depuis
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N’excluant pas que les narcotrafiquants et les terroristes s’associent pour créer des zones
de libre trafic dans la sous-région, le ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a appelé hier les pays africains à plus de synergies pour combattre le fléau. Il a également assuré du
soutien de son pays qui, à côté des fonds débloqués pour aider la sous-région dans cette lutte, a mis à sa disposition sa marine.
La recrudescence des saisies de drogue dans la sous-région atteste d’un repositionnement des organisations criminelles. Et parce que les pays de la sous-région sont utilisés comme cible pour le
trafic de produits illicites, l’Afrique de l’Ouest se mobilise pour harmoniser la lutte contre ce fléau.
En effet, conscient que le trafic de drogue illicite et le crime organisé qui s’y attache, entravent le bon fonctionnement des institutions et la bonne gouvernance, le Cap-Vert, la Gambie, la
Guinée Conakry, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal ont convenu, hier, d’une feuille de route appelée ’Initiative de Dakar’. Ils vont ainsi mettre en place un dispositif de
riposte multisectoriel et efficace de lutte contre le trafic et la consommation de drogues dans la sous-région. Cette initiative permettra de développer des protocoles d’accord inter Etats pour une
coopération étroite en matière de criminalité économique financière et de blanchiment d’argent. En outre, dans les recommandations, il est prévu ‘la création, dans chaque plateforme aéroportuaire
interne des pays concernés, d’une cellule aéroportuaire anti-trafics, composée de fonctionnaires des forces de l’ordre compétentes travaillant sur la plateforme et dotées d’un accès à un réseau de
communication sécurisé en temps réel entre aéroports ainsi qu’aux bases de données spécialisées d’Interpol’.
Ministre de l’Intérieur de la France, Brice Hortefeux venu spécialement au Sénégal pour apporter le soutien de son pays, estime que cette rencontre ne doit pas être une conférence de plus. ‘Elle
doit permettre de mettre en œuvre la machine de la riposte. Le trafic de drogue déstabilise notre jeunesse’, a soutenu le premier flic de France qui annonce, sur sa lancée, que le chiffre de la
drogue a atteint la barre de 2,2 milliards d’euros au pays de Marianne pour l’année 2009.
N’excluant pas que les narcotrafiquants et les terroristes s’associent pour créer des zones de libre trafic, Brice Hortefeux appelle les pays africains à plus de synergies pour combattre le fléau.
Avant d’assurer, à côté des 15 millions d’euros que l’Union européenne a octroyés à cette initiative, du soutien de son pays. ‘La France va soutenir avec vocation cette initiative des pays de
l’Afrique de l’Ouest à qui elle a octroyé plus de 900 mille euros entre 2009 et 2010 pour la lutte contre la drogue. En outre, notre marine marchande sera toujours à la disposition de vos pays pour
les aider dans la lutte contre la drogue. Il faut que la conférence soit un point de départ et débouche sur des actions concrètes’, renchérit-il.
Venu présider la cérémonie d’ouverture officielle des travaux, le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye souligne que les pays confrontés à la recrudescence du trafic de drogue doivent mettre
très vite en place des stratégies de lutte dépassant l’inventivité morbide des narcotrafiquants.
‘Le moment de l’indécision est révolu, au moment où ceux que nous combattons développent des stratégies criminogènes pointues. Le problème du trafic de drogue est là, présent de manière précieuse.
Ce qui commande des réponses proportionnelles à la dimension du problème’, indique le chef du gouvernement Le premier flic sénégalais, Bécaye Diop, annonce, quant à lui, que l’initiative de Dakar
s’est fixé comme objectif principal de briser le cercle vicieux de la culpabilité et de la fatalité. ‘Le temps des lamentations est révolu, le temps de l’évaluation de l’impact de ce phénomène qui
a mis, derrière lui, nos sociétés en lambeaux est dépassé. Le temps des statistiques est révolu. Le temps de l’émotion et de l’indignation a aussi vécu. Voilà donc venu le temps de l’action
immédiate, continue, concertée, efficace et solidaire’, estime le ministre de l’Intérieur. Qui pense que l’atteinte de ces objectifs ne sera possible que si les forces sont unies dans ce combat où
l’adversaire ne s’accommode d’aucune règle. Mais, à l’endroit des narcotrafiquants qu’il assimile à des pyromanes, le ministre de l’Intérieur rappelle que l’eau ne prend jamais feu. ‘Positionnés
sur les grands axes stratégiques, nos experts en tenues ignifuges leur feront face avec la détermination et le soutien de nos gouvernements respectifs’, avertit Bécaye
Diop.