26 Septembre 2011
Le patron de l'armée guinéenne a appelé les militaires de son pays à rester dans les casernes, à l'écart du maintien d'ordre et de toute participation à un mouvement de foule dans un communiqué diffusé hier, à 48 heures de manifestations programmées par l'opposition.
Dans ce texte lu sur les médiats publics, le chef d'état-major général des armées, le général Kéléfa Souleymane Diallo, affirme avoir donné instruction "aux différents chefs d'état-major de l'armée de Terre, Air et Mer (Marine) de maintenir les militaires de leurs corps respectifs dans les casernes et d'effectuer des contrôles physiques des effectifs placés sous leurs ordres".
"Seules les unités de la Gendarmerie et de la Police sont chargées du maintien de l'ordre pour sécuriser les citoyens et leurs biens. Il est formellement interdit de faire usage d'une arme à feu pour quelque motif que ce soit, sauf en cas de légitime défense. Les opérations de maintien de l'ordre doivent se faire avec professionnalisme, dans le strict respect du droit et de la dignité du citoyen", déclare le général Diallo.
Selon lui, l'armée doit, "conformément à la Constitution", assumer sa "mission régalienne" qui est de "protéger l'intégrité territoriale, de protéger les institutions de la République" notamment. Il conclut en lançant une mise en garde aux militaires "quant au respect de leur statut" : "quiconque sera appréhendé en tenue militaire ou découvert en tenue civile dans un mouvement de foule ou dans une situation irrégulière sera sévèrement sanctionné, conformément aux règlements militaires".
Un collectif d'une vingtaine de partis de l'opposition guinéenne a appelé à des manifestations de rue à partir de demain à travers le pays pour protester contre la décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d'organiser les élections législatives le 29 décembre. Ces formations accusent le pouvoir du président Alpha Condé de vouloir organiser "une mascarade" en ayant fixé seul cette date avec la Céni.
Selon des sources concordantes, le gouverneur de Conakry, le commandant Sékou Resco Camara, a notifié le 21 septembre à des élus locaux, dirigeants coutumiers et religieux que les manifestations prévues par l'opposition étaient interdites dans la capitale, suscitant dans certains milieux des craintes de violences.