5 Juillet 2010
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Le gouvernement guinéen de transition a interdit les manifestations prévues lundi contre des fraudes présumées lors du premier tour de l'élection présidentielle.
Le second tour, le 18 juillet, opposera l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, arrivé en tête avec près de 40% des voix, à l'opposant Alpha Condé.
Mais plusieurs partis dont les candidats ont été éliminés au premier tour, le 27 juin, ont dénoncé des pratiques de bourrages d'urnes et de falsification de cartes d'électeurs.
"Je n'accepterai pas que l'ordre public soit troublé par des gens qui contestent des choses pour lesquelles ils n'ont pas de preuve alors que la Cour suprême n'a pas encore rendu son verdict", a annoncé Jean-Marie Doré, Premier ministre du gouvernement de transition, dimanche soir à la télévision.
Selon un correspondant de Reuters, un groupe pacifique de manifestants, des femmes en majorité, s'est rassemblé dans l'après-midi dans le centre de Conakry. Nombre d'entre eux se réclament de Sidya Touré, candidat de l'Union des forces républicaines (UFR) arrivé en troisième place au premier tour.
Les candidats disposent de huit jours à compter de ce lundi pour saisir la Cour suprême, qui aura alors un délai de trois jours pour se prononcer sur la validité du premier tour.
Les observateurs de l'Union européenne et du Centre Carter, créé par l'ancien président américain, se sont dit globalement satisfaits par les conditions de déroulement du premier tour, notant que les irrégularités relevées avaient été le fait de difficultés logistiques.
L'élection présidentielle en Guinée, sensée rendre le pouvoir aux civils, est considérée comme le premier scrutin véritablement libre et démocratique depuis l'indépendance de l'ancienne colonie française, en 1958.