5 Mars 2010
L’Egypte a vivement réagi hier à des déclarations de la Haut commissaire de l’Onu aux droits de
l’Homme, qui a jugé "déplorable" que des migrants africains soient régulièrement abattus par la Police égyptienne à la frontière entre l’Egypte et l’Etat hébreu. Navi Pillay a appelé mardi
l’Egypte à cesser de tirer sur les migrants tentant d’entrer illégalement en Israël, demandant qu’une enquête soit lancée sur ces "tueries".
Selon les services de sécurité égyptiens, neuf migrants ont déjà été tués par balle à la frontière depuis le début 2010. Dix-neuf avaient été abattus en 2009. "Le communiqué (de Mme Pillay)
contient beaucoup d’erreurs et de fausses allégations (...) et manque de professionnalisme et d’impartialité", a déclaré le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Hossam
Zaki. M. Zaki a affirmé que les tentatives d’infiltration en Israël depuis l’Egypte "sont des actes criminels (...) et nuisent à la souveraineté de l’Etat".
"Il faut tenir compte du fait que cette frontière a une nature militaire spéciale", a-t-il ajouté, assurant que l’obscurité dans laquelle se déroulent généralement ces tentatives compliquait le
travail de la Police. Mme Pillay avait affirmé ne connaître "aucun autre pays où autant de migrants non armés (...) semblent se faire tuer délibérément par les forces de l’ordre". "Cette
situation est déplorable et le nombre élevé de victimes suggère qu’au moins quelques responsables égyptiens de la sécurité ont pratiqué une politique du +tirer pour tuer+", avait-elle estimé. La
frontière longue de 250 km entre les deux pays est devenue une zone de transit importante pour les migrants, les demandeurs d’asile ou les trafiquants de drogue contre lesquels Israël a demandé à
l’Egypte de sévir.