21 Février 2010
Tout d’abord, nous ne pouvons continuer sans exprimer notre admiration pour les officiers nigériens qui ont encore une fois de plus couper court les volontés totalitaires d’un autre Africain, encore, s’estimant la seule et unique personne capable de diriger son pays, Mamadou Tanja. Le Nigérien est certes pauvre –quoique, pas pour longtemps, Inch' Allah !- mais vaillant et patriote. Ah ! S’il était possible d’échanger nos Armées, nous donnerions tout pour avoir ces officiers en Guinée contre nos hommes (je n’oserai pas faire insulte à la gent féminine en les qualifiant de ‘’femmes’’) en tenue militaire avec des armes chez nous. Ah, dommage ! Au Niger, contrairement aux militaires guinéens, aucun soldat ne se cache derrière le prétexte ‘’de rester fidèle au Chef’’- plus par poltronnerie- alors que le peuple même est trahi par ce dernier et meurt dans la souffrance.
Cela dit pour continuer, la très grande majorité des Guinéens ayant vécu après 1958 et vivant de nos jours, ont tout vu et tout entendu en Guinée en termes d’offenses et foutaises de la
part des gouvernants et des nostalgiques du PDG. En effet, le Guinéen n’est pas pire ou meilleur que les autres mais il manque plus que la majorité des Africains -hormis peut-être, les
Togolais- de courage et d’opiniâtreté. Le cas des Forces vives avec tout particulièrement celui d’un jeune leader très
‘’vocal’’ et rebelle (ce qui faisait son admiration) et qui paraissait déterminé illustre bien ce constat navrant et démoralisant.
Bien qu’ils aient donné une fin de non recevoir ferme et catégorique –en tout cas, en apparence- à tout partage ou association du CNDD à la transition, il a fallu que Blaise Campaoré (notre
régent) leur fasse miroiter des postes ministériels pour qu’ils deviennent tous et d’un coup des agneaux (les tigres ont cessé de crier leur tigritude, même s’ils n’ont jamais eu l’intention de
sauter) et très accommodants. Le Président burkinabé fait de la politique depuis assez longtemps pour connaître et maitriser les astuces pour dompter nos soi-disant opposants.
Sa recette politique pour cela est presque universelle : toujours proposer à ceux qui s’opposent des postes ministériels avec ou sans portefeuille, cela marche presque toujours
surtout en Afrique. Le plan de Campaoré, l’expérimenté, a été relativement simple pour aider le CNDD : puisqu’ils (les opposants) s’excitent avec l’appui de la Communauté
internationale, nous les connaissons, nous allons leur proposer de diriger la transition sachant que leur union de façade va éclater ; et pendant qu’ils se mettent des peaux de bananes, nous
allons conserver sous forme de ‘’cabinet présidentiel’’ toutes nos prérogatives avec des pleins portefeuilles ; et voilà le tour est joué ! Et Comme la Côte d’Ivoire, une
transition de 6 mois peut durer des années car nous n’avons jamais précisé le facteur multiplicateur qui va avec ‘’6’’.
De là, il va obligatoirement et automatiquement se créer une conspiration tacite de tous les acteurs politiques impliqués dans
cette transition (gouvernement et CNT) pour qu’elle dure le plus longtemps possible ; pour l’évidente raison que la majorité va retourner dans l’anonymat et aussi se retrouver sans
ressources financières une fois la crise terminée. Le nombre de ministres et ceux qui vivent autour de Konaté n’est pas fortuit. Entre autres et surtout : tant que Pivi
et Tiegboro seront libres et armés, cette transition pourrait durer bien au delà de 2010 sans qu’elle ne soit déstabilisée, même si des voix vont s’élever pour la forme et la galerie car
au fond cela arrangera tout le monde sauf celui qui paie bien sûr, le peuple. Autrement, comment expliquer que des leaders accepte pour seulement 6 mois de gouvernement de ne plus être
candidat aux élections ? Pourquoi ont-ils créé un parti alors ?
Cela confirme nos doutes : il y a de nombreux partis politiques ‘’business’’. Ou alors, vont-ils aussi joué au Dadis et prétendre qu’ils ne peuvent être candidat
aux présidentielles mais par contre ils peuvent l’être pour les législatives : quoiqu’ ils auraient raison car les accords dits de Ouaga sont si confus qu’ésotériques ! Et ce qui
est sublimement habile de notre part, les Guinéens, qui sort inéluctablement de la bouche de nos dirigeants et leaders politiques pour masquer notre manque de courage et
caractère de pusillanimes politiques : « la paix sociale ». Mais nous devons admettre que « l’homme qui a faim n’est pas un homme libre… » ; et que nous
avons préféré « la liberté dans la pauvreté… ».
Ainsi la recherche de cette fameuse ‘’paix sociale’’ défit tous les préceptes ou concepts de la pyramide des besoins de Maslow (bien que challengés de nos jours) car en Guinée, la vie du citoyen
est bafoué à tous les niveaux, des besoins physiologiques élémentaires, comme se nourrir jusqu’à ceux de self-estime ; car le chef en Guinée est ‘’dieu’’, comme les Dadis shows le
montraient. Que vaut la paix sociale dans ces conditions ? Pouvons-nous affirmer que le Guinéen est en paix ? Gandhi, Luther King ou Mandela ont su lutter efficacement justement pour conserver une paix sociale durable car sans justice, point de paix, tout court ! Ils ne sont restés
ni passifs ni compromis leur combat et leur victoire finale par la compromission ou la reddition : voila tout le secret de leur succès !
Cela aussi dit, qu’en est-il des foutaises lorsqu’on naît Guinéen :
Pour finir, nous pouvons d’ores et déjà dire que 2010 pourrait nous réserver beaucoup de mauvaises surprises, pas par fatalité mais à cause de l’attitude trop égoïste de ceux qui agissent et parlent en notre nom, la société civile. En effet, l’argument imparable de recherche de la « paix » autorise toutes les compromissions qui nous perdront à la fin car tôt ou tard, il faudra affronter la ‘’bête’’ du CNDD : il aurait fallu tôt plutôt que tard pour gagner du temps pour la reconstruction du Pays. En jouant à l’autruche malgré nos avertissements dès janvier2009, nos acteurs politiques nous ont fait perdre déjà une année entière. Avec Pivi et le shadow gouvernement de Konaté -qui peut être de bonne foi mais manque de force de caractère et semble très influençable- aucun progrès n’est à espérer. En fait, les Guinéens sont leurs propres ennemis par leur mentalité vénale et leurs complexes pour les postes politiques ; ce qui permet de dompter toute opposition et favorise l’instauration facile de la dictature en Guinée. Sans Force de protection à Conakry, nous faisons du sens giratoire perpétuel !