10 Février 2010
Alors que le président Umaru Yar’Adua est hospitalisé en Arabie Saoudite depuis près de trois mois, le vice-président Goodluck Jonathan a participé mercredi 10 février 2010 en qualité de président par intérim à un conseil des ministres. Il a été poussé à ce poste, mardi 9 février, par le Parlement, mais pas comme le prévoit la Constitution.
Bien qu'imposée par les évènements, la nomination de Goodluck Jonathan est le résultat d'un accord politique, après le vote par le Parlement d'une résolution le nommant à ce poste, mais une nomination qui s'est faite en dehors du cadre constitutionnel.
En se déclarant prêt à présider temporairement la nation, Goodluck Jonathan n'avait quasiment pas le choix. Il répond à la sollicitation de l'Assemblée nationale qui a pris de vitesse, mardi 9 février, le gouvernement qui traînait les pieds. Il pouvait adopter une résolution pour constater l'incapacité du président à gouverner.
Face au vide constitutionnel dans lequel était plongé le pays, la tension n'a cessé de monter avec des manifestations de la société civile, puis des résolutions de la Haute cour de justice et du Sénat demandant que les pouvoirs du président Umaru Yar'Adua soient transférés temporairement à son vice-président.
Car il faut reconnaître que l'absence prolongée du président paralysait le pays. L’industrie des hydrocarbures, qui génère 90 % des recettes d’exportation, devait être privatisée et sa fiscalité revue à la hausse. Mais cette réforme est au point mort.