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Nouveaux appels au respect de la liberté d'expression en Guinée

Nouveaux appels au respect de la liberté d'expression en Guinée

 

Deux organisations de défense de la presse et un mouvement de la société civile guinéenne ont appelé, dans des déclarations séparées, au respect de la liberté d'expression en Guinée, où les médias ont été interdits pendant quatre jours d'évoquer une attaque contre le président.


"La censure de la presse par le gouvernement du président guinéen Alpha Condé menace les progrès démocratiques accomplis par son pays ces derniers mois", estime le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dans un communiqué reçu samedi par l'AFP à Dakar.

"Nous demandons au président Condé de mettre fin à ces restrictions", affirme dans ce texte Mohamed Keita, un responsable pour l'Afrique du CPJ.

Dans un rapport à l'issue d'une mission en Guinée également reçu par l'AFP, Reporters sans frontières (RSF) "recommande" au président Condé "de s'affirmer publiquement comme garant de la liberté de la presse et du respect du pluralisme des médias".

Evoquant des sanctions décidées par le Conseil national de la communication (CNC, organe gouvernemental) depuis l'arrivée au pouvoir d'Alpha Condé, élu fin 2010, RSF "dénonce le manque de volonté des nouvelles autorités pour défendre la liberté de la presse" et "s'inquiète des nombreuses mesures liberticides" du CNC qui "pèsent comme une menace sur la profession".

Le 25 juillet, le CNC avait imposé à tous les médias du pays, tous types confondus, l'interdiction d'évoquer l'attaque, le 19 juillet par des militaires en armes, d'une résidence privée à Conakry du chef de l'Etat. Alpha Condé en est sorti indemne mais un garde présidentiel a été tué et deux ont été blessés.

Le 28 juillet au soir, la présidente du CNC, Martine Condé, a annoncé avoir ordonné la levée de la mesure, qui avait été décriée par les organisations de professionnels de la presse en Guinée, mais aussi par des ONG de défense des droits de la presse et la France.

L'interdiction faite aux médias par le CNC "ne doit pas être répétée", déclare de son côté Alliance Guinée, mouvement regroupant "des Guinéens et amis de la Guinée" pour la démocratie et les droits de l'homme, dans une lettre au président américain Barack Obama à l'occasion de sa rencontre avec Alpha Condé vendredi aux Etats-Unis.

"Il est essentiel que la liberté de la presse et la liberté d'expression ainsi que tous les droits civiques protégés par la Constitution guinéenne soient dorénavant garantis pour tous les Guinéens", déclare cette association dans son courrier dont l'AFP a reçu copie.

Pour Alliance Guinée, l'attaque ayant visé Alpha Condé "est profondément troublante", mais "cet évènement ne doit pas être utilisé comme justification pour effectuer des arrestations extrajudiciaires ni pour intimider ceux pensés être opposés à son administration. Tous ceux qui ont été arrêtés sans procès doivent être inculpés ouvertement ou libérés, et tous les actes violents contre les membres de l'opposition, les médias et les professionnels doivent cesser".

Depuis l'attaque, 38 personnes (25 militaires et 13 civils) ont été arrêtées, selon le ministère de la Justice. Une information judiciaire a été ouverte notamment pour "tentative d'assassinat du chef de l'Etat", d'après le parquet général de Conakry.

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