Dans un communiqué publié ce samedi 23 janvier
par la RTG, le nouveau premier ministre, Jean Marie Doré, interdit tout décaissement d'argent opéré dans les comptes publiques, à l'exception des payements des salaires et pensions. Cela, à compter
du vendredi 22 janvier (hier), jusqu'à nouvel ordre ! Ce premier communiqué de Jean Marie Doré en tant que premier ministre, signé hier vendredi 22 janvier, à l'intention des ministres, directeurs
généraux et gouverneurs des banques, est également adressé aux responsables de l'administration déconcentrée (gouverneurs, préfets...).
"J'attache un prix à l'exécution correcte de cette mesure", insiste le nouveau chef du gouvernement dans son tout premier acte administratif.
On l'attendait, il est bien là. L'opposant Jean Marie Doré, secrétaire général de l'UPG et porte parole des forces est maintenant (ce n'est plus une nouvelle) premier ministre chef du gouvernement
et président du conseil des ministres. Mieux que lui, ses compatriotes et les amis de la Guinée attendaient avec impatience la rigueur du leader de l'opposition, elle est enfin bien là : Jean Marie
Doré vient de rendre public son premier acte administratif. Il est désormais interdit d'effectuer tout décaissement d'argent, en dehors des payements "des salaires et pensions", jusqu'à nouvel
ordre. Parce que le nouvel ordonnateur, ne veut pas perdre de temps.
Jean Marie Doré ne simplifie pas cette interdiction. Comme une loi qui profite à la victime, le patron de l'administration guinéenne donne à son communiqué (publié ce samedi) un caractère
rétroactif en élargissant son temps d'application d'hier (vendredi 22 janvier) jusqu'à l'établissement officiel d'un nouvel ordre ! Évidemment que la comptabilité publique fera foi des actes posés
ici et là du vendredi 22 janvier à la fin de cette mesure restrictive.
Pour son champ d'application, le chef du gouvernement vise les sorties d'argents opérées par l'ensemble des agents de l'administration guinéenne : du tout puissant (ancien ?) ministre au tout petit
sous préfet ; en passant, évidemment, par les directeurs, secrétaires, chefs de section, gouverneurs, préfets...
Cette fois, c'est fait : une page est tournée, parce qu'une autre vient de s'ouvrir. Une autre personnalité prend en main l'administration guinéenne et siffle la fin de la folie dépensière du
budgétivore gouvernement Komara. Des milliards par-ci, des milliards par-là... désormais, "le chef a dit" ne suffira plus comme argument ! Jean Marie Doré, c'est quand même l'un des rares leaders
guinéens qui n'hésitaient pas à appeler les secrétariats ou responsables des journaux pour se plaindre d'une virgule ou d'un accent mal placé : c'est inacceptable de lire "a priori" avec "à" (ce
n'est pas à priori, mais a priori), disait-il avec insistance à un confrère en 2002. Ce rigoureux intellectuel ne pouvait, certainement pas, s'accommoder au laisser-aller et laisser-faire qui
caractérisent l'administration actuelle de notre pays.
Au-delà de l'exercice attendu de ses prérogatives de chef du gouvernement, ce premier acte officiel du patron de l'administration guinéenne lance un signal fort à ses futurs collaborateurs sur le
stricte respect des règles et des procédures qui régiront désormais la comptabilité publique et- au delà- le fonctionnement administratif de notre cher Guinée. Ce qui ne pourra que rassurer les
partenaires publics et privés de la Guinée, ainsi que les milliers de Guinéens qui avaient "fui" ou qui s'apprêtaient à fuir la jungle Dadicienne...