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Présidentielle en Guinée: la tension persiste, la date du 2e tour inconnue

<strong>Des policier patrouillent dans les rues de Conakry, le 24 octobre 2010</strong> <span>En fin de semaine, des affrontements entre partisans des deux candidats en lice, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, ainsi que des attaques visant spécifiquement les Peuls, l’ethnie de M. Diallo, ont eu lieu dans plusieurs villes de Moyenne Guinée et de Guinée forestière.</span> <span>AFP/Archives - Issouf Sanogo</span>

 

L'atmosphère restait tendue mardi en Guinée où les acteurs du processus électoral peinaient toujours à s'entendre pour fixer la date du second tour reporté de l'élection présidentielle, quatre mois après le premier tour du 27 juin.

Le général malien Sakia Sangaré, nommé il y a une semaine à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour apaiser les incessantes dissensions au sein de cette institution, avait souhaité annoncer dès lundi une nouvelle date pour le scrutin qui aurait du se tenir dimanche.

Mais il n'y est pas parvenu et a dû poursuivre mardi ses démarches, après avoir rencontré dans la nuit le président de la transition, le général Sékouba Konaté, selon des sources proches de la Céni.

Ce scrutin, déjà reporté en septembre, doit mettre fin à 26 années de régimes militaires. Il est d'autant plus attendu que l'activité économique est quasiment à l'arrêt et les habitants lassés de vivre sous tension.

En fin de semaine, des affrontements entre partisans des deux candidats en lice, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, ainsi que des attaques visant spécifiquement les Peuls, l'ethnie de M. Diallo, ont eu lieu dans plusieurs villes de Moyenne Guinée et de Guinée forestière.

"L'accalmie commence à s'installer", a affirmé à des journalistes une source proche de la présidence, qui n'a pu livrer de bilan de violences qui auraient fait "quelques morts".

Les deux candidats ont appelé leurs militants au calme tout en continuant à s'invectiver par médias interposés.

Cellou Dalein Diallo, ex-Premier ministre plutôt favorable à la date du 7 novembre pour le second tour, a souhaité "que la paix sociale puisse être rétablie avant dans l'ensemble des préfectures". "J'ai déploré l'irresponsabilité des membres de l'Arc-en-ciel (alliance pro-Condé, ndlr) qui ont fait de l'incitation à la haine ethnique", a-t-il accusé devant des journalistes.

"On a prétendu que les Peuls avaient voulu empoisonner les autres communautés" au cours d'un meeting du candidat Condé vendredi à Conakry. Puis "des Malinkés se sont levés pour s'attaquer aux Peuls" en Haute-Guinée, a-t-il ajouté, en affirmant que "deux commerçants peuls" avaient été tués.

Porte-parole de l'alliance soutenant l'opposant historique Alpha Condé, François Lonseny Fall a répondu refuser "cette logique de victimisation d'une ethnie".

Il a de nouveau évoqué l'hospitalisation vendredi de militants du parti de M. Condé, pour des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, après avoir consommé des boissons à un meeting du candidat Condé. "Quand il y a intoxication de masse, c'est un crime", a-t-il dit.

"Je ne crois pas que ce soit des attaques pour des problèmes ethniques", a-t-il dit à l'AFP à propos des violences.

"Nous sommes dans une période de vive tension entre militants des deux camps, nous essayons de calmer les esprits et refusons systématiquement la logique ethnique".

Des membres de l'alliance pro-Condé appelaient mardi les journalistes pour leur signaler que de nombreuses affiches du candidat avaient été couvertes d'insultes, accusant les partisans de M. Diallo de multiplier les "provocations".

Amnesty International a par ailleurs dénoncé "l'usage excessif de la force" par l'armée et la police et demandé que le gouvernement enquête sur des violences commises la semaine dernière à Conakry qui, selon Amnesty, ont fait "un mort, environ 60 blessés et plus d'une centaine d'arrestations".

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