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La Guinée nouvelle

Présidentielle guinéenne: La Cour suprême statue sur le recours des candidats éliminés

 

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La campagne électorale pour l'élection présidentielle du 27 juin prochain bat son plein en Guinée. Les 24 candidats en lice continuent de sillonner le pays à la pêche des voix. L'appartenance ethnique sera, sans nul doute, le principal critère qui déterminera le choix des électeurs.

Près de onze jours après le lancement officiel de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 27 juin prochain, les 24 candidats en lice multiplient les promesses pour convaincre les électeurs. La lutte contre la corruption, les détournements des deniers publics, l'éducation, la santé, l'emploi des jeunes, le renforcement de l'unité nationale, l'instauration d'un Etat de droit, la justice, la fourniture de l'eau et de l'électricité et l'économie sont, entre autres, les thèmes choisis par les candidats.

‘Les candidats ont presque tous les mêmes programmes. Ils font trop de promesses, mais ne disent pas concrètement comment ils comptent y parvenir. Vous savez que la Guinée est un pays sinistré. Alors, nous aimerions bien savoir quelles sont les urgences et les priorités des candidats’, déclare cet ingénieur, joint par téléphone à Conakry.
Pour sa part, la Cour suprême devait statuer, ce jeudi, sur la recevabilité des recours déposés par les recalés à l'élection présidentielle du 27 juin prochain. Elle doit, en effet, examiner les motifs évoqués par les intéressés pour voir s'il y a eu ou non, vice de forme dans leur élimination pour la course à la présidentielle. Au total, six candidats avaient été éliminés pour des raisons médicales et douze autres rejetés pour vice de procédures de leurs dossiers. Parmi eux, le fils du premier président de la Guinée indépendante, Mohamed Touré. Ce dernier se présentait sous les couleurs de l'ancien parti unique Pdg/Rda (Parti démocratique de Guinée/Rassemblement démocratique africain) fondé en 1947 par l'ancien dictateur guinéen, Sékou Touré (1958-1984).

En revanche, le Parti de l'unité et du progrès (Pup) du défunt président, le général Lansana Conté (1984-2008) figure parmi les 24 formations politiques autorisées à battre campagne. Et c'est l'ancien président de l'Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, qui a été désigné candidat pour défendre ses couleurs. La présence d'une femme dans la course à la présidence de la République est une nouveauté en Guinée. Mme Kaba Hadja Saran Daraba, ancienne ministre sous le régime du général Conté sera, en effet, la première dame candidate à un scrutin présidentiel dans ce pays où les hommes ont toujours joué les premiers rôles.

UN CRUTIN A CONNOTATION ETHNIQUE ET REGIONALISTE : L'appartenance ethnique sera le principal critère de choix des électeurs

L'élection présidentielle du 27 juin prochain aura une valeur de test pour jauger la maturité politique des Guinéens. Malgré les apparences affichées par les uns et les autres, ce premier scrutin pluraliste, depuis l'accession de la Guinée à la souveraineté internationale en 1958, aura une forte connotation ethnique et régionaliste à l'image de la société guinéenne. La pertinence des programmes ne jouera certainement qu'un rôle marginal dans ce scrutin où l'appartenance ethnique sera le principal critère qui déterminera le choix des électeurs. Le candidat, qui saura transcender ces clivages moyenâgeuses, initiés par l'ancienne puissance coloniale et soigneusement entretenus par les différents régimes qui se sont succédé à la tête de ce pays depuis 52 ans, aura certainement pris une option sérieuse pour la course à la présidence de la République.

Parmi les 24 candidats en lice, six émergent du lot. Il s'agit notamment des quatre anciens Premiers ministres sous le régime du général Conté (Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, François Loncény Fall et Lansana Kouyaté) du professeur Alpha Condé et d'Aboubacar Somparé. Ils sont très connus des Guinéens et disposent chacun d'un potentiel électoral assez consistant dans son fief. Ils sont également les mieux lotis en termes de moyens. Ce qui constitue évidemment un avantage certain par rapport aux nouveaux venus sur l'échiquier politique national. Ces derniers sont assez mal connus du grand public en dehors de leur région d'origine. On peut citer, dans ce lot, Ibrahima Abé Sylla (Ngr) Dr Ousmane Kaba (Plus) Joseph Bangoura (Pudg) Jean-Marc Téliano (Rdig) Alpha Ibrahima Keira (Pr) et Boubacar Bah (Adpg).

Il y a enfin la 3ème catégorie des candidats qui regroupe les personnalités de moindre envergure mais qui peuvent obtenir un bon score dans leur fief respectif. C'est le cas notamment du richissime homme d'affaires, Papa Koly Kourouma, proche de l'ancien chef de la junte militaire et ancien ministre de l'Environnement, du candidat Ousmane Bah de l'Union pour la République (Upr) et de Mamadou Sylla, ancien président du patronat guinéen et proche du défunt président, Lansana Conté.


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