Réintégration de la guinée, barrage de gouina, transport multimodal -L'omvs amorce une mue majeure

La modernisation du système de fonctionnement de l'Omvs, qui s'est élargie avec la réintégration de la République de Guinée, est devenue une vision d'avenir. La conférence des ministres s'est penchée, ce week-end à Dakar, sur la réforme institutionnelle du système Omvs, la réalisation du projet hydroélectrique de Gouina et du système de transport multimodal, entre autres.

L'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs) amorce un nouveau tournant avec la réintégration de la République de Guinée. La 52ème session extraordinaire du Conseil des ministres de l'Omvs, qui vient de se tenir à Dakar, s'est penchée sur les grands projets, notamment celui d'hydroélectrique de Gouina, de transport multimodal (navigation et routes), mais également la réforme institutionnelle qui devra permettre véritablement à cette structure d'intégration de répondre aux nouvelles exigences.

Conformément aux recommandations de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, ces assises devaient donc permettre une profonde réflexion commune afin de donner une nouvelle impulsion au programme d'activités de l'organisation. La réintégration de la Guinée coïncide avec l'ambition de modernisation de l'organisation qui requiert l'adoption d'un nouvel organigramme du Haut commissariat et la création de la Société de gestion de la navigation (Sogen) chargée de réaliser cette vocation première du fleuve Sénégal.

Le projet « transport multimodal » comprend plusieurs routes principales et secondaires (Diama-Rosso, Manantali-Mahinanding, Labé-Tougué-Dinguiraye-Siguiri, etc.). Ainsi que deux grands ports, notamment à Saint-Louis (Sénégal) et Ambidiédi (Mali) qui seront complétés par des escales et des appontements sur le chenal navigable. Son objectif est d'impulser une nouvelle dynamique à l'économie des Etats membres et de contribuer à une véritable politique d'aménagement des territoires et de valorisation des ressources à travers une intégration plus soutenue.

Transport multimodal et centrale hydroélectrique

La centrale hydroélectrique de Gouina répond au souci des Etats membres de développer la production d'énergie à partir des barrages, afin de réduire leur dépendance énergétique. En plus de Félou, qui a une capacité de 60 Mw, la réalisation de Gouina sur la base d'un partenariat « Bot » incluant le secteur privé pour un coût d'environ 191 milliards de Fcfa, permettra de produire 140 Mw supplémentaires.

Ces deux ouvrages participent de l'important potentiel hydroélectrique du fleuve Sénégal évalué à 1.200 Mw. Outre ces réalisations, qui devront être lancées au plus tard au début de l'année 2011, l'Omvs, élargie à quatre pays, a entamé une réforme institutionnelle, notamment dans l'organigramme du Haut commissariat, ainsi que la modernisation de la Société de gestion du barrage de Diama (Soged) et de la Société de gestion et d'exploitation du barrage de Manantali (Sogem).

Ces réajustements exigent des Etats membres une vision à long terme afin de consolider et de renforcer les acquis. « Le moment est venu de meubler les organigrammes pour appliquer nos propres décisions et donner corps au système conçu pour mieux oxygéner notre organisation, en lui insufflant un sang nouveau », estime le ministre d'Etat, ministre de l'Energie, Samuel Sarr, par ailleurs président du Conseil des ministres de l'Omvs.

C'est pourquoi, à l'ouverture de la session, ce dernier n'a pas manqué d'appeler ses collègues à un esprit de dépassement dans la recherche de consensus autour des décisions pour relever ensemble les grands défis.

Quant au Haut commissaire de l'Omvs, Mohamed Salem Ould Merzoug, il a estimé que « l'élargissement de notre pacte de solidarité avec la Guinée relève d'un choix consensuel et stratégique parce qu'on ne peut pas gérer un organisme fluvial transfrontalier de façon durable, si l'ensemble des acteurs ne sont pas impliqués ».

Il est d'avis que l'accélération du rythme de réalisation du programme de l'Omvs nécessite des moyens institutionnels et techniques pour mener à terme et de façon optimale les projets. Aussi, des table rondes seront organisées avec les investisseurs au cours desquelles le montage des projets vont être présentés afin d'obtenir le soutien de la communauté des bailleurs de fonds.