4 Avril 2011
Comme en juin 2006, comme le 22 janvier 2007, comme le 28 septembre 2009, les forces de sécurité (policiers, et gendarmes) ont
tiré à balles réelles sur des citoyens aux mains nues, venus accueillir et fêter leur leader politique, Elhadj Cellou Dalein Diallo de retour de l’étranger où il a passé quatre
mois.
En effet, ce dimanche, 3 Avril 2011, dans l’après-midi, le carrefour Bambéto, quartier réputé chaud de la Capitale, une zone martyrisée par
les régimes précédents et victime de toutes les violences qui ont marqué la vie politique de la Guinée ces deux dernières décennies, a été le théâtre d’une nouvelle tuerie. Par des balles
réelles, tirées à bout portant, les hommes du ministre d’Etat en charge de la Sécurité et de la Protection civile, Général Mamadouba Toto Camara (auquel certains fics obéissent peu) et du zélé
Commandant Sékou Resco Camara, Gouverneur de Conakry, ont abattu trois personnes, blessé 25 autres dont certains sont grièvement atteints.
Et ce n’est pas tout. En violation flagrante des droits de l’homme, une soixantaine de personnes, souvent cueillies dans leurs propres
maisons, ou à bord de leurs véhicules ont été arrêtées, molestées et conduites en prison pour une manifestation que la loi autorise pourtant. La Constitution guinéenne est claire
là-dessus.
Et comme à leurs habitudes, les forces de sécurité basées à Bambéto ont tenu à se défouler sur les militants et sympathisants de l’UFDG ; et à
l’occasion, elles se sont livrées à un véritable pillage.
En plus du vol d’argent, de téléphones et de bijoux de valeur,
elles ont arraché plusieurs dizaines de motos à des manifestants, et parfois à de simples passants qui ont eu la malchance d’être dans ce périmètre, en ce moment précis.
Même les journalistes ont été séquestrés quelques minutes durant,
histoire de les empêcher d’être témoins de la violence planifiée sur le parcours Aéroport- Hamdalaye-Minière.
Que tout cela se passe sous le régime du Pr alpha Condé qui, en sa
qualité d’opposant, aimait séjournée des mois voire plus d’une année à l’extérieur, pour se faire recevoir à grande pompe à son retour au pays, sans que le pouvoir d’alors ne lève le petit doigt,
c’est étonnant.
Car au RPG on oublie trop vite
son propre comportement quand on était de l’autre côté de la barrière et qu’on réclamait à coprs et à cris que les forces de défense et de sécurité œuvrent au respect des valeurs républicaines en
Guinée.
Au total, il faut avouer que les crimes antérieurs restés jusque-là impunis, encouragent les tueurs et les commanditaires des actes de
violence à persévérer dans le massacre de civils. Ces violences dirigées contre des citoyens non armés comme celles qui viennent de se produire à Bambéto peuvent provoquer la détérioration de la
situation sécuritaire et des droits de l’homme dans le pays.
Car le reflexe sécuritaire peut bien pousser les victimes des actes cruels à s’armer eux
aussi. Et bonjour la pagaille, le désordre…