Sarkozy et l'Afrique

19/04/2020 20:10

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Selon nos informations, c'est à Nice-les-Mimosas que va se tenir, le 31 mai et 1er juin, le XXVe Sommet Afrique-France. La mer sera sans doute plus fraîche que celle de Charm el-Cheikh (Egypte), où ce sommet était initialement prévu, mais l'arrière-pays plus accueillant. "C'est tout le continent qui sera convié, tant il est vrai que l'horizon de notre coopération s'est progressivement étendu à l'Afrique tout entière avec de nouveaux partenaires majeurs : l'Afrique du Sud, l'Angola et le Nigeria", a déjà annoncé le président Nicolas Sarkozy en présentant, le 27 janvier, ses vœux au corps diplomatique. Un sommet big business avec la participation "des acteurs majeurs du développement que sont les entreprises", a révélé lui-même le chef de l'Etat, qui souhaite que ce soit "l'occasion pour les sociétés françaises de souscrire des engagements clairs au service du développement des pays qui les accueillent, dans le cadre d'une charte de l'entrepreneur en Afrique". Un Black Economic Empowerment à la française ! On demande à voir…

D'après nos sources, l'Elysée et Ubifrance concoctent avec le CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) et le Medef un accord final "Etat-privé" sur des engagements croisés : plus de fiabilité juridique du côté des chefs d'Etat ; un code de bonne conduite sociale et environnementale, du côté des entreprises. Prions… Au cours du sommet, une quarantaine de chefs d'entreprises françaises devraient dialoguer avec une centaine de dirigeants d'entreprises africaines. Au centre : une dizaine de représentants d'organisations syndicales africaines (LC nº579).

La "réunion de famille" des chefs d'Etat du pré carré zone franc se tiendra les 13 et 14 juillet, avec un mini-sommet de "rénovation" - comprendre "normalisation" - des relations politiques et militaires, cinquante ans après les indépendances. Un dernier feu d'artifice franco-africain au-dessus de la Tour Eiffel après un défilé d'hommage sur les Champs-Elysées aux troupes africaines qui ont libéré la France. Pour solde de tout compte. 2010, l'an un de la vraie indépendance ? A suivre…

Pendant que le secrétaire général Claude Guéant suit dans sa case à fétiches, au 1er étage de l'Elysée, les affaires domestiques du village franco-africain, le président Nicolas Sarkozy s'emploie à déminer les affaires judiciaires sensibles avec ses homologues africains. Chaleureuse rencontre de nuit, le 19 janvier à Djibouti, avec Ismaël Omar Guelleh lors d'une escale technique (oubliée l'affaire Borel !). Visite historique du président français à Kigali, le 26 février, pour reconnaître Paul Kagamé et négocier une "désescalade de la terreur judiciaire" entre les deux pays. Projet de rencontre avec le président angolais José Eduardo dos Santos, avant le procès en appel de l'Angolagate. Il faut bien, aussi, aider un peu la justice…