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SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE GUINEENNE: qu’est-ce qui coince ?

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Lorsque l’Institution présidée par Mamadou Sylla a publié les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle en Guinée le mardi 20 juillet 2010, la voie était ouverte pour la suite du processus électoral. A cet effet, la balle est désormais dans le camp de la Commission électorale indépendante pour fixer la date : de l’ultime round entre les deux candidats toujours en lice : Cellou Dallein Diallo et Alpha Condé. Ils s’activent actuellement à nouer des alliances.

Seulement, la date du second tour qui, légalement, devait avoir lieu dans les deux semaines suivant la proclamation des résultats définitifs du premier tour, demeure, à ce jour, introuvable. En effet, après la longue attente de ces résultats définitifs, place à celle de la date du dernier tour. La CENI n’a pas encore fixé la date et l’on se demande ce qui ne va pas, ce qui coince réellement. On imagine que l’institution en charge de l’organisation des élections travaille à éviter les faiblesses enregistrées au premier tour et qui avaient fait le lit des protestations post-électorales de toutes sortes.

Cette volonté de bien faire les choses en prenant toute disposition utile aux fins de servir une élection, la plus crédible possible, est tout à son honneur. Tout comme il faut se réjouir des différentes consultations qu’elle a initiées avec le groupe de contact international et les deux candidats afin de fixer une date la plus consensuelle possible. Toutefois, la CENI ne doit pas perdre de vue le fait qu’en toute chose, l’excès est dangereux. Elle doit pour cela, s’employer à ne pas s’empêtrer dans des consultations à n’en pas finir, sous peine de mettre le processus en danger.

Il faudra éviter de tomber dans "le syndrome ivoirien", celui des élections qui peinent à trouver rapidement de date. La CENI avait elle-même relevé des ratés au premier tour et le travail pour les corriger devait en principe avoir commencé concomitamment au travail de vérification des recours par la Cour suprême. Cela pouvait se faire sans attendre d’autant plus qu’il était clair qu’il allait encore y avoir élection, que ce soit pour une reprise définitive du scrutin ou pour un second tour comme c’est le cas aujourd’hui. C’est dire donc que du côté de la prise de dispositions pour éviter les irrégularités constatées lors du scrutin du 27 juin, l’Institution devait être fin prête au moment de la proclamation des résultats définitifs qui ont pris tout le temps que l’on sait.

Mais à écouter certains responsables de la CENI, le problème résidérait plutôt dans la difficulté de s’entendre sur une date précise, et cela n’a vraiment pas de raison d’être. Que le scrutin soit décalé d’un jour, d’une ou de deux semaines par rapport à la date légale peut se comprendre aisément au regard du fait que c’est vraiment la première véritable expérience du pays en matière d’élections ouvertes. Cela n’est donc pas fondamentalement un problème en soi. Mais encore faut-il que cette date soit clairement fixée pour que tout le monde puisse l’avoir en ligne de mire et travailler dans cette perspective.

Il est donc grand temps d’arrêter de traîner le pas. Dans ces atermoiements, le salut pourrait venir soit du groupe de contact international, soit des autorités de transition qui pourraient prier amicalement la CENI de prendre ses responsabilités et de décider enfin de la date du second tour, du moment où plus rien ne s’y oppose vraiment.

 

 

Relwendé Auguste SAWADOGO

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