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La Guinée nouvelle

Sénégal/Togo : un diplomate drogue et « viole » un Togolais

 

 

Encore une rocambolesque affaire de moeurs, de viol homosexuel plus précisément. En l’espèce, il s’agit d’une plainte pour actes contre-nature sans consentement déposée par un Togolais contre un diplomate d’un pays européen. La Dic est en train d’instruire l’affaire, ayant déjà auditionné le plaignant qui accuse le diplomate de l’avoir drogué puis sodomisé avant de menacer de le faire expulser du Sénégal.

 

 

Une rocambolesque affaire de mœurs risque de défrayer la chronique. Elle met en selle un diplomate d’un pays européen et un ressortissant d’un pays africain dans une sombre affaire d’actes contre-nature et de viol. En gros A.A.A, un ressortissant togolais, accuse le diplomate de l’avoir violé et a déposé une plainte à la Division des investigations criminelles (Dic) qui instruit l’affaire depuis le 7 février dernier.

Ce dossier est rocambolesque. Les deux antagonistes, le diplomate et le Togolais, ne se connaissaient pas avant le mois d’octobre 2010. Tout est parti d’un vendredi soir, sur le boulevard de la République, devant une grande enseigne très courue des Dakarois. Le Togolais, au Sénégal depuis le mois de juin 2010, est en faction devant ladite structure où il est préposé à la sécurité. C’est sur ces entrefaites qu’il est soudainement abordé par un ressortissant européen qui promenait son chien. À en croire nos sources, il s’ensuivit une petite discussion au cours de laquelle l’Européen demande à son vis-à-vis des informations relatives à la cartographie des rues de la capitale. Celui-ci, qui ne séjournait à Dakar que depuis 4 mois, lui répond qu’il ne maîtrise pas les rues de la capitale sénégalaise.

Comment les deux hommes se sont connus

C’est ainsi qu’après avoir sympathisé, l’Européen lui a remis sa carte de visite indiquant que le monsieur en question officie dans une ambassade. À son tour, le Togolais qui n’a pas de carte de visite remet son numéro de téléphone. Le dimanche suivant la première rencontre, le téléphone du vigile togolais sonne. Au bout du fil, le diplomate qui l’invite chez lui, en ville. Il explique au Togolais le lieu précis. Ce dernier qui habite dans la banlieue affrète un taxi que le diplomate paie, une fois sur place. Les deux hommes discutent, parlent de tout et de rien. Avant de se séparer, le diplomate offre une petite somme d’argent à son hôte. À la suite de ce premier rendez-vous, le diplomate remet ça et invite une seconde fois le Togolais chez lui. Cette fois, le vigile qui connaissait la maison de son « ami », s’y rend directement. Après avoir été reçu par son hôte qui lui propose de l’alcool, A.A.A. qui ne boit pas d’alcool, décline l’offre.

Drogué et sodomisé, le Togolais subit les menaces du diplomate

C’est alors que, renseigne le Togolais (lors de notre premier entretien pour recouper les informations), le diplomate qui s’est servi du whisky lui offre à boire un jus de fruit. Seulement, raconte A.A.A, à peine finit-il de siroter son jus de fruit qu’il a plongé dans un profond sommeil. Au réveil, il dit s’être curieusement retrouvé sur le lit du diplomate. Nu en plus. Et alors que les interrogations défilaient dans sa tête, il indique avoir remarqué que la télévision diffusait un film pornographique d’homosexuels. Toujours dans son récit, il remarque la présence de divers accessoires, dont des préservatifs, un godemiché. Aussitôt, cela a fait tilt dans sa tête : il se met à vérifier, dit-il, son anus avant de constater des traces de sang. Au même moment, il est alerté par le bruit de l’écoulement d’eau en provenance de la salle de bain où le diplomate était en train de prendre une douche. Quand ce dernier sort, le Togolais dit l’avoir interpellé pour savoir ce qu’il lui avait fait, même s’il avait clairement réalisé que le diplomate l’avait drogué et sodomisé. Et voyant qu’il avait une attitude belliqueuse, indique le Togolais, son hôte a tenté d’étouffer l’affaire par d’alléchantes propositions financières. Face à l’intransigeance de celui-ci, le diplomate passe à la menace. « Il m’a vertement dit qu’il a des amis hauts placés avec qui il couche et que si je refuse d’obtempérer, il va les activer afin d’obtenir mon expulsion. Ainsi, après avoir pris congé de lui, je me suis confié aux bérets rouges qui se trouvent au palais de la République. Ce sont eux qui m’ont poussé à saisir la Dic », confie-t-il.

Le Togolais fait une description de la chambre du diplomate

Marié à une Togolaise et père d’un nouveau-né de 4 semaines, A.A.A dit craindre pour sa santé à la suite de sa mésaventure. « Je suis presque au chômage et ce mois, je n’ai rien pu envoyer à ma petite famille. Mais ce que je redoute le plus, c’est de savoir s’il ne m’a pas transmis une maladie sexuelle comme le sida », dit-il. Il est plus inquiet en soulignant que depuis ce jour, il continue de saigner et va aux selles à un rythme plus accru qu’avant. Pendant ce temps, renseigne-t-il, il est traqué par le diplomate. « Il m’a d’abord envoyé des messages de conciliation, à partir de son téléphone portable dans lesquels il me dit : ‘chéri, je t’aime, ne déconne pas...’ J’ai montré ces messages à mon avocat qui m’a mis en rapport avec un huissier de justice qui a fait les constats et établi un rapport », dit le Togolais.

Pour convaincre que toute cette histoire n’était pas le fruit de son imagination fertile, le Togolais a tenu à procéder à une description détaillée de la villa R+1 de son bourreau, mais aussi de la chambre de celui-ci : « Sa villa se trouve à deux pâtés de maison après… en partant vers…. Sa chambre se trouve à l’étage et fait face aux escaliers. Dès que vous entrez dans la chambre, à droite, se trouve l’entrée de sa salle de bain et un placard pour habits ».

Poursuivant sa photographie des lieux, il indique : « Lorsque vous avancez, il y a une sorte de table à manger ronde sur laquelle sont posées des vitres coupées (sic). À gauche, se trouve une armoire à quatre étagères. À terre se trouve une lampe-veilleuse de couleur bleue. Puis vous atteignez une moquette. Il possède un poste téléviseur géant à écran plat qui repose sur une table de télé en bois. Là, se trouve des lecteurs Dvd, Cd... Il possède un double lit à côté duquel se trouve une commode, il y a aussi un grand miroir au mur. Lorsque vous longez le mur et tournez à gauche, vous tombez sur une porte menant visiblement sur la terrasse ».

Le diplomate couvert par son immunité

Des sources judiciaires contactées ont confié qu’en l’espèce, la justice n’a pas les moyens de sanctionner le diplomate qui ne peut même pas être auditionné par la Dic. À la fin de son travail, sans la version du diplomate, « la police remet son dossier au parquet qui transmet au ministère de la Justice. Ce dernier à son tour saisit le ministère des Affaires étrangères, à charge pour celui-ci, si les faits sont avérés, de demander que le mis en cause soit rappelé et déclaré persona non grata au Sénégal », ont confirmé nos interlocuteurs. À les en croire, c’est tout ce que risque le diplomate dans cette affaire.

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