«Je suis préoccupé par la place de plus en plus importante de la politique dans l'administration qui risque de creuser le fossé avec les administrés. Il y a une caporalisation de l'administration», qui s’illustre par «des changements intempestifs de responsables, non pas sur des critères de compétence, mais sur des critères d'appartenance au parti au pouvoir», a-t-il déclaré. Avant d’interpeller le nouveau Président guinéen sur sa volonté de réviser la liste électorale par un nouveau recensement, en vue des prochaines élections législatives.
Sidya Touré qui l’accuse de profiter d’ «un état d'exception où seul l'Exécutif fonctionne, sans Assemblée nationale» trouve cette démarche inutile. Elle ne servirait qu’à retarder les échéances et maintenir «une précarité institutionnelle». «C'est sur cette liste qu'il a été élu. Elle a été faite il y a moins de deux ans par une société (la Sagem) qui travaille dans quinze pays, dont le Ghana et la Côte d'Ivoire: le recensement a été fait, on en a fini avec ça», a-t-il affirmé.
Pour lui, des questions plus urgentes comme «la lutte contre la pauvreté» et le rétablissement de «l’eau et de l’électricité» devraient plus préoccuper le gouvernement qui veut injecter 100 millions de dollars dans le nouveau recensement. Il estime cependant que si révision électorale, il doit y avoir, cela devrait relever de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) et non du gouvernement.
Les élections législatives qui devaient se tenir six mois après l'investiture d'Alpha Condé le 21 décembre 2010, n'ont toujours pas eu lieu. C'est donc le Conseil National de Transition (Cnt), mis en place début 2010 par le régime militaire chargé d'organiser la présidentielle, qui fait office de Parlement.