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La Guinée nouvelle

Un des chefs de la rébellion en Casamance convoqué par les autorités françaises




Mamadou Nkrumah Sané, 71 ans, chef de l'aile extérieure du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), a reçu une convocation de la Direction nationale de la police française, pour le 30 mars prochain. Il sera reçu à Levallois-Perret, dans des locaux qui abritent la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), regroupant les anciens Renseignements généraux (RG) et la Direction de la surveillance du territoire (DST).



Proche de l'abbé Diamacoune Senghor, chef historique du MFDC, mort en janvier 2007, Mamadou Nkrumah Sané ne sait pas exactement pourquoi il est convoqué. Ce dont il est certain, en revanche, c'est d'avoir irrité les autorités sénégalaises, en continuant de s'exprimer sur la situation en Casamance, région du sud du Sénégal où se joue depuis 1982 un conflit de basse intensité entre différents groupes indépendantistes et l'armée. Plusieurs responsables militaires, à Dakar, se sont publiquement interrogés sur la validité du titre de séjour de Nkrumah Sané en France.



Ce petit homme barbu aux lunettes rondes est installé depuis 1968 à Paris, où il a longtemps travaillé au service du courrier de l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Il s'était rendu en Casamance en 1982, pour participer à la première grande manifestation des indépendantistes. Il avait été arrêté, en même temps que l'abbé Diamacoune, et passé neuf ans en prison, avant d'être expulsé par les autorités de Dakar vers Paris, en 1991, après la signature des accords de paix à Bissau.



Mamadou Nkrumah Sané, sous le coup d'un mandat d'arrêt international lancé par le Sénégal en 1997, a déposé une demande d'asile politique en France, qui n'a pas encore abouti. Sa carte de résident en France, valable dix ans, expire en 2011. Nkrumah Sané refuse d'être réduit au silence et affirme vouloir continuer à s'exprimer sur la situation en Casamance. Son avocat, Antoine Comte, ne pense pas que son client sera «inquiété sur sa situation administrative, mais questionné sur d'autres sujets».

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