Un exemple de consensus politique jusqu’au bout!

Malgré les délicates pressions urgentes auxquelles elle doit faire face, la classe politique guinéenne aura fait montre d’une capacité inédite de consensus dans le cadre du processus électoral en cours. Dans cette Afrique où il suffit d’une petite étincelle pour mettre le feu à la poudrière, cette Guinée, qui était présentée à tort comme un novice en démocratie, ne fait-elle pas finalement mieux que certains pays qui ont habitué l’opinion internationale à faire, en la matière, un pas en avant et deux en arrière?

En s’accordant, contre toute attente, sur la date «incongrue» du 19 septembre, soit trois mois après le 1er tour, pour la tenue du 2e tour de l’élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo –qui a obtenu 43,69% des suffrages- et Alpha Condé -18,25%- on permis de sauver un processus électoral qui était manifestement bloqué. Au-delà de leurs intérêts stratégiques légitimes, ils ont donc convenu de passer le chiffon sur les tergiversations, voire les incapacités de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et du gouvernement à respecter les échéances préalablement fixées.

Certes l’essentiel est sauvé. Mais le plus dur sera de maintenir ce bel esprit de consensus jusqu’au bout. Non pas seulement de l’élection présidentielle, mais aussi pour les autres importants challenges qui attendent ce pays qui revient de loin. Ainsi la graine de liberté et de démocratie enfouie dans le cœur des Guinéens depuis plus de cinquante ans maintenant pourra trouver, enfin, un terreau fertile pour s’épanouir. Véritablement!