Un ressortissant guinéen vivant à Libreville enlevé par des hommes en uniforme non identifiés

Depuis samedi dernier, aux alentours de 9 heures locales, Amadou Bah, la quarantaine, ressortissant guinéen vivant à Libreville, au Gabon, commerçant de son état, est porté disparu, consécutivement à son enlèvement par deux hommes arborant, dit-on, l’uniforme de la FOPI, alors qu’il vaquait tranquillement à ses activités dans sa boutique (N°41) sise à la Galerie de l’ancienne gare-routière, dans le deuxième arrondissement de Libreville.
 
« Nous étions assis-là, quand deux policiers de la FOPI sont arrivés, intimant à Amadou, notre collaborateur, de les suivre, au motif d’un problème de bijoux que celui-ci aurait à résoudre avec une tiers personne dont nous ignorons l’identité. Face à la surprise et à la réticence opposées par Amadou, qui exigeait une convocation en bonne et due forme, il fut finalement trimballé manu-militari, sans autre forme de procédure, vers une destination inconnue jusqu’à ce jour. Toutes les recherches effectuées dans les maisons de détention de la capitale gabonaise se sont toutes avérées stériles », se désole un témoin de la scène sous le sceau de l’anonymat.
 
A en croire certains témoignages recueillis sur les lieux par le reporter de GABONEWS, il ressort que « des agents de la police et de la gendarmerie ont parfois l’habitude de procéder à des interpellations musclées sur fond d’escroquerie, mais pas en dissimulant les victimes ».
 
Affolée par l’enlèvement inexpliqué de son conjoint, Madame Fatoumata Bah, l’épouse de la victime, rencontrée au domicile conjugal au quartier Attong-Abé, non loin du lieu de l’acte crapuleux qui, selon des témoins frise un règlement de compte, ne peut se retenir de sanglots. «  Je ne veux pas parler. Je veux seulement voir mon mari, car mon enfant et moi-même sommes toutes malades et n’avons pas d’appétit », a-t-elle lancé à notre reporter.
 
A présent, toute la communauté guinéenne vivant au Gabon, aidée par la représentation diplomatique de ce pays, est mobilisée pour retrouver le porté-disparu qui, aux dires de ses collaborateurs, serait un homme sérieux, calme, inoffensif et jouissant d’un séjour régulier au Gabon, puisque disposant de toutes les pièces administratives exigées par les autorités du pays d’accueil.
 
Seulement, voilà que les inquiétudes des proches de la victime vont crescendo en raison de la précarité de son état de santé, souffrant entre autres d’asthme chronique qui peut lui être fatal, apprend-on, en cas d’étouffement. Monsieur Amadou Bah, marié, père d’une fille de quatre mois.