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La Guinée nouvelle

Voilà qu'on se met à mettre le feu au matériel électoral de la CENI dans l'enceinte du camp Samory

Retour sur la dépêche

 

Un incendie s'est produit jeudi à Conakry dans un bâtiment abritant du matériel électoral devant servir au second tour de la présidentielle en Guinée, au lendemain du report de ce scrutin que l'Union africaine, l'ONU et la France veulent voir organisé dès que possible.

L'incendie, d'origine accidentelle selon des membres de la Commission électorale, s'est déclaré dans l'après-midi au sein du camp militaire Almany Samory Touré de Conakry.



L'édifice touché, qui abritait une partie des 5,5 millions de bulletins de vote, des 12.000 urnes et des isoloirs, n'a pas été détruit, a constaté un journaliste de l'AFP. Mais deux heures après le début de l'incendie, une épaisse fumée continuait à s'en dégager.



Un membre du département logistique de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Ali Badara Kakoro, a assuré qu'il n'y avait "pas de pertes" et que cet incident n'aurait "aucune incidence pour le second tour". Selon lui l'incendie, qui n'a pas fait de blessé, était dû à "un court-circuit".



L'incident survient au lendemain du report du second tour de la présidentielle qui aurait dû se dérouler dimanche, près de trois mois après le premier tour du 27 juin.



Un report annoncé par le porte-parole de la Céni et confirmé par le président du régime de transition, le général Sékouba Konaté, qui a regretté que son pays aille "vers l'impasse".



 


Le général a demandé l'intervention du médiateur de la crise guinéenne, le président burkinabé Blaise Compaoré. Il a souhaité que les deux candidats, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, retrouvent M. Compaoré pour "tirer toutes les conséquences du report".



Jeudi, l'entourage de Compaoré a indiqué que ce dernier était prêt à rencontrer les candidats, mais qu'aucun rendez-vous n'était pour l'instant fixé.

"Nous n'avons pas besoin de médiateur", a estimé le candidat Alpha Condé, pour qui l'organisation du second tour est "un problème technique" lié à la publication des listes électorales ou encore la distribution des cartes d'électeurs.



"Nous pouvons régler nous-même ce problème", a-t-il assuré à l'AFP et Radio France internationale (RFI), ajoutant: "Il y a des dysfonctionnements à régler et la Céni doit prendre ses responsabilités et nous dire +voila le temps qu'il faut+" pour organiser un second tour transparent.



De son côté, Cellou Dalein Diallo s'est déclaré "déçu" de ce report du scrutin. Il a souhaité que "cette élection se tienne courant septembre".

Cellou Dalein Diallo était arrivé en tête du premier tour avec 43,69% des voix, devant Alpha Condé (18,25%).

Dans son discours à la Nation mercredi soir, le général Konaté avait appelé les deux candidats à "user de tout leur poids et de toute leur autorité pour appeler leurs militants au calme pour un bon déroulement de la transition".

La campagne électorale est suspendue depuis dimanche soir et toute manifestation de rue interdite à la suite de violences électorales qui ont fait un mort et 50 blessés le week-end dernier à Conakry.

 Retour sur la dépêche



Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a invité l'administration de transition à annoncer rapidement une nouvelle date pour le vote et a appelé le peuple guinéen "à se garder de tout acte de violence".



La France a elle renouvelé sa demande d'une campagne dénuée d'"incitation à la haine et à la violence", tandis que le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, "suit avec préoccupation la tension croissante en Guinée" et "tient à la tenue rapide du second tour".



Le sécrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, à lui appelé les "parties prenantes guinéennes à un redoublement d'efforts pour mener à son terme le processus électoral dans les plus brefs délais" avec "des élections libres, fiables et transparentes".

 

 

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