16 Août 2010
Après un mois d'attente et de grosse polémique des acteurs politiques guinéens autour de la date du second tour, le président de la transition, sur une proposition de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), a signé enfin le décret de la seconde phase du scrutin présidentiel pour le 19 septembre 2010.
Ce jour, les Guinéens choisiront librement, par la voie des urnes, leur prochain président pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.
Ce voeu exprimé aujourd'hui par tous, pourrait se matérialiser par la volonté exprimée du peuple à aller vers le changement radical d'un système de mauvaise gestion qui n'a que trop duré.
Sans prétendre mettre en cause la bonne foi des deux candidats, Alpha Condé (Rpg) et Cellou Dalein (Udfg), il serait de bon aloi de s'interroger sur les véritables ambitions des uns et des autres.
En effet, quand les militaires prenaient le pouvoir le 28 septembre 2008, nombreux étaient les Guinéens qui espéraient ardemment voir la fin d'un régime mort vivant de Conté qui, cinq avant sa disparition, ne gérait plus rien de l'Etat.
Avec le capitaine Moussa Dadis Camara, venu au pouvoir pour sauver son peuple de la précarité, les Guinéens ont vite cru au changement, à la volonté manifeste de ce militaire sorti de nulle part.
Mais le sauveur deviendra curieusement le bourreau du peuple avec les massacres du 28 septembre 2009, où plus de 152 personnes ont trouvé la mort, des femmes violées en pleine journée, au cours d'une manifestation pacifique organisée par les forces vives de Guinée.
Aujourd'hui, sous l'impulsion du général d'armée Sékouba Konaté (qui n'est point intéressé par le pouvoir), un espace de liberté, de dialogue franc et sincère est offert aux Guinéens, mais plus particulièrement aux deux candidats en lice qui, au cours de leurs campagnes pour le second tour, doivent sensibiliser leurs militants et autres adeptes à éviter le pire au pays.
En effet, ce sont tous les fils du pays qui attendent de leur futur président le bonheur dans un pays riche en sol et en sous-sol.
Les Guinéens ne sont-ils pas à la recherche d'un rédempteur ? C'est une question cruciale et bien d'autres que les électeurs devraient se poser. Suivre comme des vaches de panurge les deux candidats en lice, serait une grave erreur pour le devenir de la Guinée. Chacun est bien sûr libre de ses convictions et de ses choix.
Le problème qui se pose aujourd'hui est de savoir qui parmi ces deux prétendants à la présidence, est capable d'assurer la rupture pour engendrer le renouveau du pays. C'est bien de cela qu'il s'agit.
En tous les cas, les électeurs ont désormais besoin d'un président, outre ses qualités de rassembleur, intègre, compétent et éclairé. Ils ont besoin d'un patriote comme le militaire Sékouba Konaté qui aime bien son pays et veut s'en aller sans crier gare. Il faut avouer que les laborieuses populations guinéennes ont trop longtemps souffert de la gabegie, de la concussion, des détournements de deniers publics et de l'impunité.
En toute objectivité et sans parti pris, qui pourrait bien être l'oiseau rare pour nous, le Zorro redresseur des torts. A nos yeux, ce sont là les véritables enjeux du second tour qui aura lieu le 19 septembre 2010.
Un second round très attendu par la communauté internationale qui s'est engagée à accompagner la Guinée financière. Un motif supplémentaire pour que les Guinéens fassent le bon choix le jour du scrutin.
Le candidat issu du verdict des urnes sera le candidat de tous les Guinéens. A ce titre, il devra poser des actes susceptibles de renforcer cette conviction. A bon entendeur
Ibrahima Sory DIALLO