La Guinée nouvelle
27 Août 2014
L'épidémie de fièvre Ebola continue de faire des ravages en Afrique de l'Ouest. Pour tenter de l'enrayer, le Japon a proposé, lundi 25 août, de mettre à la disposition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de l'avigan. Ce médicament — dont la molécule a pour nom favipiravir — a été mis au point par Toyama Chemical, un laboratoire dépendant de Fujifilm, groupe japonais naguère fabricant de pellicules photographiques, aujourd'hui engagé dans la pharmacie.
L'avigan est commercialisé depuis mars 2014 et s'attaque au virus de la grippe — très mutant — en bloquant le processus de réplication du gène viral à l'intérieur de la cellule infectée afin d'empêcher sa propagation. Les stocks de l'entreprise permettraient de soigner vingt mille malades. Mais, selon le groupe japonais, l'avigan pourrait aussi se montrer efficace contre Ebola. « Les virus de la grippe et d'Ebola sont relativement proches », explique Takao Aoki, porte-parole de Fujifilm. L'avigan a ainsi été testé avec succès contre la fièvre hémorragique, en laboratoire et sur un modèle de souris, selon les résultats d'une étude d'une équipe allemande publiés en mai dans la revue Antiviral Research.
Selon M. Takao Aoki, l'Avigan serait d'ores et déjà utilisé dans les soins prodigués à un bénévole britannique de 29 ans infecté en Sierra-Leone et traité dans un hôpital de Londres depuis son rapatriement, le 24 août.
L'ÉPIDÉMIE MOBILISE DES CHERCHEURS DU MONDE ENTIER
Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, attend néanmoins de poursuivre les discussions avec l'OMS pour développer l'avigan. Au début d'août, prenant en compte la gravité de l'épidémie, l'organisation onusienne a autorisé l'usage de médicaments non testés sur l'homme pour tenter de combattre le virus Ebola. L'épidémie, qui mobilise des chercheurs du monde entier, a déjà fait plus de 1 400 morts au Liberia, en Guinée, en Sierra-Leone et au Nigeria.
Le 12 août, le Canada a annoncé la fourniture de 1 000 doses d'un vaccin mis au point par son agence de santé publique. Deux Américains ont guéri après avoir été traités au ZMapp. Mis au point par l'Américain Mapp Biopharmaceutical, ce médicament n'avait été testé que sur des singes. Mais son efficacité reste discutée. Deux malades, le missionnaire espagnol Miguel Pajares et un médecin libérien, Abraham Borbor, sont morts malgré son inoculation.