J'attire l’attention de nos compatriotes sur les
déclarations à mes yeux suspectes du président de la C.E.N.I. Il y a de sa part comme une volonté de perpétuer une transition. Demander 35 millions de dollars pour une élection plusieurs fois
financée, est indécent, presque humiliant pour nous. On peut organiser une élection, même dans les trois mois.Tous ceux qui prétendent le contraire, veulent tout simplement abuser les bailleurs de
fonds pour faire fortune sur leur dos.
Un de nos compatriotes, Kylé DIALLO s’interroge « où est le gouvernement de Jean-Marie DORE ? ». Je reprends à mon compte son interrogation. Où est le gouvernement ?
Il n’est pas facile de former un gouvernement dans la confusion générale qui règne à Conakry. C’est évident. Les prétentions démesurées des uns et des autres, à des fonctions dont ils n’ont ni la
formation, ni la capacité intellectuelles ne facilite pas la tâche. Tout le monde est « ministrable ». Même le trafiquant fraudeur Mamadou SYLLA se dit présidentiable.
Dans ces conditions, ayons un peu d’indulgence pour Jean-Marie DORE. Toutefois, il est souhaitable que lui-même sorte des approximations volontaires de langage, des insinuations et ambiguïtés
calculées, des demi- mots à double sens. L’habileté de langage est certes un outil politique. Mais dans le contexte d’urgence et de suspicion généralisée que connait notre pays, elle est
inappropriée. Bien au contraire, il faut être clair, adhérer franchement et ouvertement à la mission qu’on a acceptée. M. Jean-Marie DORE devrait se rendre insoupçonnable au plan de la loyauté.
Personnellement, je le crois loyal. Mais c’est son discours et son comportement qui doivent inspirer confiance à ceux qui l’ont choisi.
Cela dit, il ne peut être tenu pour seul responsable de la non formation d’un gouvernement, même s’il est le Premier Ministre. Certain(es) syndicalistes, par leur prétention excessive, visent
plutôt à l’humilier, en exigeant de lui, des prérogatives et postes qu’ils ou elles n’auraient pas exigés d’autre premier ministre. Ce n’est pas une bonne chose.
A mon
avis, M. Sékouba KONATE devrait faire preuve d’autorité et fixer lui-même le rattachement et les attributions de ministère « disputé ». Le consensus, n’est pas une finalité. Ce
n’est pas un but en soi. Lui-même s’aperçoit bien que le consensus à tout prix, c’est l’immobilisme. Il faut plus rechercher l’efficacité que l’unanimité. Après tout, il n’y en a que pour six
mois.
Par ailleurs, il faut éviter de « confessionnaliser » les fonctions d’Etat. Notre pays n’est pas chrétien, ni musulman. Il y a des chrétiens, des musulmans, des incroyants, des
animistes….
Invoquer telle ou telle religion, au motif de faire un dosage de je ne sais quoi, est une FAUTE politique dont les suites à moyen et long terme seraient catastrophiques. Peu importe qu’un ministre
ou un député soit chrétien, musulman, ou animiste, pourvue qu’il remplisse sa mission à la satisfaction des citoyens. N’importons pas chez nous, des pratiques politiques qui nous sont totalement
étrangères
Pour finir, j’attire l’attention de nos compatriotes sur les déclarations à mes yeux suspectes du président de la C.E.N.I. Il y a de sa part comme une volonté de perpétuer une
transition. Demander 35 millions de dollars pour une élection plusieurs fois financée, est indécent, presque humiliant pour nous. On peut organiser une élection, même dans les trois mois.
Tous ceux qui prétendent le contraire, veulent tout simplement abuser les bailleurs de fonds pour faire fortune sur leur dos.