25 Janvier 2013
Moussa Keita, son chef de cabinet qui a comparu, l’a défendu, en son absence : «je persiste et je signe, les lettres de transmissions sont fausses, et elles ne viennent pas du ministre». Mais, les avocats de la défense qui ont voulu voir Kerfalla Yansané en personne, estiment qu’il ne suffit pas de nier des signatures : il faut pouvoir démontrer leur fausseté.
En défendant son ministre, Moussa Keita n’a pas seulement fait que nier les présumées
signatures de celui-ci sur les lettres de transmissions incriminées, il a aussi expliqué les efforts déployés par Kerfalla Yansané pour empêcher la sortie des fonds, ainsi que l’utilisation
«curieuse» d’une partie de ces fonds par Mathurin Millimono, un chef d’entreprise poursuivi pour recel de deniers publics. L’argent aurait été viré dans les banques primaires Orabank et Banque
Islamique de Développement, banques des entreprises Mill Impression et Makèmè Prestation.
«Curieusement, en dépit de tout ce que nous avons dit et fait pour empêcher la sortie du
fonds, nous avons constaté que sur le compte de Mill Impression à Orabank, il y a eu deux décaissements dans la journée du 22 mai, et le mercredi 23 mai il y a eu sept (7) chèques émis», a
déploré le témoin, écouté à titre de renseignement. Il dira, plus tard, que son ministre lui a donc demandé d’informer toutes les autorités de la République qui doivent avoir connaissance de ce
dossier, dans la mesure où il n’a jamais signé les lettres de transmissions numéros 1065 et 1066 du 17 mai 2012 (les lettres incriminées, NDLR). «C’est ce que j’ai fait, en transmettant ce
dossier à la présidence, au ministre de la Justice, à l’Agence judiciaire de l’État, au premier ministre», a expliqué en le témoin.
Sur l’arrestation des prévenus, le témoin dira qu’il n’en a jamais été informé, jusqu’au
moment qu’ils ont été déféré à la justice. Sur le contrat enfin, le témoin a reconnu, comme d’ailleurs toutes les parties au procès, que l’État devait un reliquat à monsieur Mathurin Millimono.
Mais, ce paiement ne pouvait pas être possible, dans la mesure où tous les paiements relatifs aux marchés conclus en 2009 et 2010 étaient gelés, hormis ceux concernant l’armée, les voiries
urbaines et la santé. L’enquête se poursuit.
REWMI