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Afrique : le grand retour des USA

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L’affrontement entre les Américains et les Européens en RDC, au-delà en Afrique, se précise une fois de plus. Preuve incontestable : le « Dialogue Amérique-Afrique » qui vient de se tenir à Washington. Objectif : expliquer clairement la nouvelle politique africaine de l’administration Obama. Radio France internationale (RFI) rejoint Le Potentiel dans ses analyses : « En clair, pour Washington, l’Afrique ne doit pas être laissée aux seuls Européens et Chinois. En cela, l’administration Obama rejoint celles de George Bush et de Bill Clinton ».

Washington a salué, selon RFI, la contribution de l’Union africaine à la démocratie, au premier jour de la session du dialogue Afrique - USA organisé à l’initiative de l’administration Obama. Une délégation de l’Union africaine, emmenée par le président de la Commission de l’UA, le Gabonais Jean Ping, rencontre depuis le 21 avril et jusqu’à vendredi soir 23 avril de hauts responsables gouvernementaux américains. L’objectif des Américains est d’expliciter leur politique en Afrique.

Traditionnellement, Washington appuie sa politique africaine sur les Etats plutôt que sur les institutions panafricaines. Dernier exemple en date, le protocole d’accord bilatéral signé la semaine dernière avec l’Afrique du Sud.

Les Etats-Unis ont, de longue date, identifié les puissances émergentes et les Etats clés sur lesquels ils concentrent leurs efforts. Une stratégie souvent critiquée dans les coulisses de l’Union africaine où l’on plaide pour une politique globale. C’est donc pour rééquilibrer la balance que Washington a organisé ce dialogue entre l’Union africaine et les Etats-Unis.

Au premier jour de cette session, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, a pu entendre les représentants de l’administration Obama dresser un portrait élogieux de l’action de l’UA en matière de résolution des conflits, se disant même «impressionnés» par son efficacité dans les missions de maintien de la paix. Au-delà des mots, Washington qui est l’un des premiers contributeurs des missions de paix de l’UA a des objectifs précis. La lutte contre le terrorisme, la sécurisation et l’accès aux ressources naturelles, l’encouragement au libre-échangisme et le renforcement de la démocratie sont les axes majeurs de sa politique.

En clair, pour Washington, l’Afrique ne doit pas être laissée aux seuls Européens et Chinois. En cela l’administration Obama rejoint celles de Georges Bush et de Bill Clinton, relève RFI. C’est dire que l’ Afrique constitue un nouveau centre d’intérêt pour les Etats-Unis qui permet aux Etats-Unis d’effectuer un « grand come back ».

AFRIQUE : MARCHE ET RESERVE DES MATIERES PREMIERES

Les guerres en Afrique des Grands Lacs ont pour enjeux essentiels économiques. Ce qui explique la présence de toutes ces grandes puissances dans la région et ces multinationales qui favorisent l’exploitation illégale des minerais. Ainsi, le coltan, pour ne citer que cette ressource, intervient aujourd’hui dans la fabrication des téléphones portables, les ordinateurs. Or, la RDC dispose de 60 % des réserves mondiales du coltan qui entre aussi dans le secteur aérospatial. En plus, dans quelques années, les Etats-Unis exporteront, selon les estimations, 25 % du pétrole de l’Afrique.

Il se fait que l’Amérique, à l’instar de tous les pays, a été durant touché par la crise financière internationale. Pour relancer son économie, les Etats-Unis ont besoin d’un marché et des matières premières pour faire redémarrer son industrie et donner une nouvelle impulsion à son secteur bancaire et non plus la bourse. Seule l’Afrique offre plusieurs opportunités aux économies industrielles.

Il n’est plus surprenant de voir le Etats-Unis faire de l’Afrique un nouveau centre d’intérêt. Preuve ? Ce chassé-croisé diplomatique des dernières semaines et des derniers mois des responsables américains à travers l’Afrique, en commençant par le président américain lui-même avec sa visite au Ghana sont des messages forts. En RDC, Hillary Clinton et Johnnie Carson, respectivement, secrétaire d’Etat américain et sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines sont venus souligner la volonté des Etats-Unis d’accompagner les Congolais dans leur élan de reconstruction nationale. D’où la diversification de la coopération bilatérale qui ne néglige aucun secteur de la vie nationale avec un accent particulier sur la sécurité, allusion faite à la réforme de l’Armée.

De leur côté, les Européens multiplient des initiatives. Notamment celles des « projets économiques communs » pour éloigner des conflits armés. Quant à la Chine, son intrusion en Afrique et son approche de coopération ne plait pas aux occidentaux.

Comme qui dirait, l’Afrique est de nouveau le terrain d’affrontement des grandes puissances. Cette fois, il faut compter avec les Etats-Unis. Cette rencontre de Washington en dit beaucoup. Elle ressemble à une redistribution des cartes en Afrique.

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