La Guinée nouvelle
16 Mars 2010
Au lendemain de la prise du pouvoir par le conseil national pour la démocratie et le développement, le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de l’état avait déclaré sur tous les toits que ni
lui, ni les membres du CNDD encore moins les membres du gouvernement ne seront candidats à l’élection présidentielle.
Et lorsque la donne avait commencé a changé au sein du CNDD et au niveau des proches en ce qui concerne les premiers engagements, le président Dadis avait convoqué une réunion
pour statuer sur la question. Dans le lot, il n y avait que deux personnes qui avaient osé dans le lot pour dire haut et fort que le capitaine Moussa Dadis Camara ne devait pas
briguer la magistrature suprême conformément à ses premiers engagements. Il s’agit de son ami d’enfance Boubacar Barry, ancien ministre d’état chargé de la construction, de
l’aménagement du territoire et du patrimoine bâti et Papa Koly Kourouma, lui aussi ancien ministre de l’environnement et du développement durable. Les autres membres du CNDD en première ligne, le
général Sékouba Konaté et son ami le Colonel Mathurin Bangoura avaient soutenu l’idée de la candidature de Dadis.
Le premier vice président du CNDD et ministre de la défense nationale, le général de division Mamadouba Toto Camara qui avait été rabroué par Dadis et qui n’était plus écouté avait préféré garder
le profil bas. Pour le reste, le président du CNDD devait se présenter aux élections comme tout le monde. La suite est connue.
Par ailleurs, pour prendre les grandes décisions, le capitaine Dadis se référait toujours à son ami Sékouba Konaté. Si ce dernier n’est pas pour quelque soit l’importance de la mesure pour le
pays, ou sa portée, la décision ne sera prise. Beaucoup de ministres et hauts cadres médiocres et véreux doivent leur nomination à Konaté.
Ce n’est pas tout car Konaté a aussi sa main derrière les marchés de gré à gré de Kerfala Camara avec sa société Gui-co-pres. Il partage à l’insu des autres, les dividendes avec son ami PDG
alias «KPC ».
Konaté était tellement bien écouté qu’il était aussi au premier plan dans les opérations de distribution de ce que l’on avait appelé à l’époque « le riz de Dadis »
pour acheter les consciences des populations de Conakry et de l’arrière pays.
Par ailleurs, au lendemain des massacres au stade du 28 septembre, quand Konaté est arrivé à Conakry en provenance de N’zérékoré, il avait dit à son ami Dadis, je cite « tu nous a fait
perdre le pouvoir ». Fin de citation.
Plus que quiconque donc, le président par intérim le général Sékouba Konaté est l’architecte de la dérive du CNDD et de son bateau qui a coulé. Mais avec la malhonnête déconcertante dont
Konaté a lui seul le secret, la faute est rejeté sur les autres en ces termes « Nous avons des démagogues parmi nous. Ce sont eux qui nous ont trompé ».
Et pourtant, le premier vice président Mamadouba Toto Camara, en toute honnêteté avait marqué publiquement sa désapprobation face à la conduite des affaires de l’état. Il avait
été qualifié à l’époque par Dadis de « faux général » avant d’être marginalisé et oublié. Toto s’est alors tue.
Mais aujourd’hui, le problème de la guinée étant un problème de personne, les petits malins voient autrement. Personne ne se soucie des combines de Sékouba Konaté avec des milliards
de GNF qui partent dans des marchés de gré à gré. Encore moins les préjudices causés aux guinéens qui ne cesse de tirer le diable par la queue.
Pour revenir à notre sujet, a propos du ministre d’état chargé de la sécurité présidentielle, le Commandant Jean Claude Pivi et son homologue des services spéciaux, de la lute
anti drogue et du grand banditisme, le lieutenant colonel Moussa Tiégboro Camara, certaines personnes et organisations de défense des droits de l’homme voudraient qu’ils soient purement et
simplement radiés du cabinet présidentiel et de l’armée.
Mais Konaté n’est pas dupe. Il sait que ce n’est pas juste.
En réponse donc aux différentes sollicitations, le général Sékouba Konaté qui sait plus que quiconque que les nominés ne se laisseront pas faire et à juste raison a déclaré à la veille de la formation de son cabinet ce qui suit : « Dans certaines circonstances, il faut préférer la paix à la justice ». C’est tout dire.
Cependant, le président par intérim a oublié une chose : Il n y a pas de paix sans justice.
M.le président par intérim et ministre de la défense nationale doit donc être juste envers ses frères d’armes et les autres membres du CNDD, sinon …