La Guinée nouvelle
13 Mai 2010
Les machinations du duo Alpha Condé et Konaté à l’encontre de l’ « ami » de ce dernier s’est déroulé comme dans une pièce de théâtre.
Acte 1 : en attendant la mort du Général
Pour avoir longtemps lutté, Alpha Condé sait pertinemment que le chemin du pouvoir passe par l’armée. En conséquence, il a toujours eu des hommes sûrs au sein de l’armée. En décembre 2008, tout
le monde savait que Conté était à l’agoni. Le diagnostic des médecins était sans appel. Les jours du Général étaient comptés. Informé par ses partisans au sein de l’armée, Alpha Condé rentre
illico à Conakry pour préparer la suite des évènements. Il a dans ses valises des agents burkinabés et une déclaration de prise du pouvoir pour faciliter la tâche à ses amis. Tout était prêt pour
la prise du pouvoir par Sékouba Konaté qui devrait le rendre à Alpha Condé après une transition très courte.
Mais après une évaluation de la situation, Alpha et ses partisans ont changé de tactique. Le changement était notamment dicté par la détermination des petits soldats à soutenir Dadis. En plus, le
clan Alpha avait peur de la réaction des partisans de Conté notamment la garde présidentielle même s’ils ont réussi à corrompre Fodéba Touré qui a lâché ses hommes contre des miettes. Et puis
mieux vaut se faire élire par le représentant d’une autre ethnie. Ils ont alors fait semblant de soutenir le Général Toto Camara. Mais au fait, ils travaillaient pour porter Dadis à la tête de la
junte. Car pour eux, Dadis est homme léger, sans expérience, à la formation sommaire donc manipulable à souhait et puis c’est un homme très sincère en amitié. Donc, il restera fidèle à Sékouba
quoi qu’il arrivera. C’est ainsi que le trio Dadis-Toto-Konaté a vu le jour. Mais au fait, Toto n’est qu’un complément d’effectif qu’il fallait liquider rapidement. Il est là pour ne pas que le
CNDD soit perçu comme un mouvement anti-soussou. Il ne fallait pas prendre des risques inutiles surtout pour ce départ.
L’élection d’Alpha Condé était en bonne marche. L’espoir de son concurrent au sein de l’armée en l’occurrence Sidya Touré ne reposait que sur Toto qui lui-même n’était qu’un complément
d’effectif. Pour faire face à l’autre menace, Cellou Dalein, Alpha et Konaté ont poussé Dadis dès le départ à l’anéantir par audits et intimidations interposés. La voie était libre pour le sacre
du vieux renard de la politique guinéenne.
Acte 2 : le réveil du gaou et les solutions extrêmes
Mais voilà que le forestier qui était considéré comme un moins que rien commence à prendre le goût du pouvoir. Et puis, des individus comme Moussa Keita qui ont des comptes à régler avec le
leader du RPG ont entrepris de tout mettre dans l’eau. Dadis veut rester au pouvoir. Il n’est pas question pour le duo Konaté-Alpha. Mais, ils ne peuvent plus prendre le risque de l’affronter
ouvertement. Dadis a renforcé sa garde rapproché avec des centaines d’hommes très fidèles. Il tient l’armée où il a placé ses hommes au niveau des postes stratégiques. Un coup de force est
suicidaire.
Préoccupé à amasser le maximum d’argent, caractéristique de tout homme qui a du sang libanais, Konaté ne s’est rendu compte que très tardivement que Dadis est désormais le maître absolu au sein
de l’armée. L’homme fort d’hier est devenu totalement impuissant.
Alpha Condé se retourne vers ses burkinabés et ses réseaux français. Il faut organiser quelque chose assez rapidement. Dadis n’est pas Conté. Pas question de lui laisser le temps de se renforcer.
Des agents sont envoyés à Conakry pour évaluer la situation. Ceux-ci repartent avec quatre propositions :
Coup de force au Camp Alpha Yaya au cours d’une réunion extraordinaire du CNDD. Pour cela, il faut profiter du changement de la sentinelle pour placer des hommes sûrs et surtout il faut un alibi
pour convoquer une réunion d’urgence. Les rangers américains et chinois devraient être convoyaient à Conakry nuitamment. Un gaz toxique devrait être utilisé pour endormir les partisans de Dadis
lors du coup de force ;
Assassinat de Dadis par un tireur d’élite lors de ses déplacements ;
Empoissonnement de Dadis au moyen d’une boisson spécialement préparée à l’usine (méthode utilisée pour éliminer Sani Abacha) ;
Explosion d’une voiture piégée placée sous l’immeuble qui abrite ses bureaux et son logement.
A la vue de ses propositions, les services burkinabés et les réseaux français d’Alpha Condé optent pour la première. Mais il fallait régler un détail celui de l’alibi. C’est dans ce cadre que
l’ambassadeur du Ghana a été attaqué par des hommes armés à Touyah, à quelques mètres du domicile de Konaté. Tout était prêt pour l’opération mais Dadis n’a pas voulu convoquer une réunion des
membres du CNDD. Les forces de l’opération sont restées en alerte pendant quelques jours et puis rien.
Acte 3 : l’exil médical forcé et prison
C’est alors que l’idée des massacres a germé. Il faut rendre Dadis infréquentable. Les rebelles ivoiriens ont été mis à contribution. Sékou Damaté Koné a ainsi passé un mois à Conakry pour
préparer les hostilités du 28 septembre. Il s’est fait passé pour être un ami de Dadis. Celui-ci a naïvement cru à cette amitié. Konaté et ses hommes ont poussé Dadis à l’irréparable sous
l’influence bien sûr d’Alpha Condé et de ses réseaux. Le jour des massacres, Konaté a pris ses dispositions pour être loin de Conakry. Au retour, il a même simulé une panne de son élico pour
rentrer le plus tardivement que possible. Quant à Alpha, il a pris ses dispositions en restant à l’extérieur et en encourageant ses compagnons à aller à l’abattoir. Tous les moyens sont bons pour
parvenir à ses fins.
Après les massacres, ils ont d’abord voulu user de Pivi pour anéantir Toumba. Mais celui-ci n’a pas semblé être à la hauteur. Alors pourquoi pas Toumba lui-même ? Pour réussir à récupérer Toumba
ils ont convaincu Dadis qu’il faut sacrifier son aide de camp s’il veut s’en sortir. Dadis a naïvement marché dans la combine. Toumba a été informé que son patron avait décidé de porter toute la
responsabilité des massacres du 28 septembre sur lui. On connaît la suite. Toumba devait tirer sur Dadis sans le tuer. L’essentiel est qu’il soit paralysé à jamais et surtout envoyé à l’extérieur
pour des soins. Arrivé à l’extérieur, les amis d’Alpha et la communauté internationale s’occupent du reste. L’avion de Blaise était prêt à l’avance pour récupérer Dadis et l’envoyer au Maroc.
Tout a été coordonné depuis Ouagadou par les amis d’Alpha.
Acte 4 : le sacre attendu sur fond de festin minier
Aujourd’hui, Dadis est un prisonnier dans les mains des amis d’Alpha Condé à Ouagadougou. L’élection d’Alpha Condé n’est qu’une formalité pour le bonheur des réseaux français et burkinabés. Il
faut savoir que la mafia française et burkinabé a dépensé des fortunes pour qu’Alpha soit porté à la tête de la Guinée. Il faut bien qu’ils rentrent dans leurs fonds. Le seul moyen est l’élection
d’Alpha Condé au cours d’une parodie électorale. Tout est prêt pour le triomphe du burkinabé d’origine le 27 juin prochain. A partir de cette date, la Guinée sera comme un festin envahie par une
meute de vautours. Tout sera entre les mains de la mafia française et burkinabé. Tous les scénarios sont prêts pour le pillage systématique de nos ressources minières. Dadis aimait faire allusion
à Machiavel sans savoir que des gens de son plus proche entourage étaient pire que le stratège légendaire. Que Dieu sauve la Guinée des intentions maléfiques du trio Alpha-Blaise-Konaté
Mohamed Sankhon pour Tamsirnews.com