3 Décembre 2010
Le bras de fer entre le camp du président sortant Laurent Gbagbo et celui de Alassane Dramane Ouattara ne fait que commencer. Alors que le second est donné vainqueur de l'élection présidentielle ivoirienne avec 54,1% des voix par la CEI, selon les résultats provisoires, les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel placent Laurent Gbagbo en tête du scrutin avec 51,45% des voix. Un écart dû à l'annulation des votes dans plusieurs départements du Nord.
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre par le Conseil constitutionnel, avec 51,45% des voix, contre 48,55 % à son adversaire, Alassane Dramane Ouattara. Cette déclaration du président du Conseil, Paul Yao N'Dré, intervenue vendredi 3 décembre dans l'après-midi, vient contredire la proclamation des résultats provisoires faite par la Commission électorale indépendante jeudi. Celle-ci avait donné la victoire à Alassane Dramane Ouattara avec 54,1% contre 45,9% au président sortant.
Le Conseil constitutionnel a annulé les votes de sept départements du nord, sous contrôle ex-rebelle depuis 2002. Le camp Gbagbo avait déposé un recours en début de semaine dénonçant des fraudes dans certains bureaux de vote.
Les raisons de cette annulation massive de votes - environ 400 000 - ont été énumérées par Paul Yao N'Dré, qui est un proche de Laurent Gbagbo (c'est un membre fondateur du Front populaire ivoirien, FPI, au pouvoir) : absence de représentants de l'opposition dans certains bureaux de vote, bourrages d'urnes, absence d'isoloirs, majoration de suffrages et transport de bulletins par des personnes non autorisées.
Selon tous les observateurs de la communauté internationale (ONU, UA, UE…) le scrutin s’est pourtant déroulé dans un climat « globalement satisfaisant » et « démocratique ». Malgré l'annonce par la CEI de la victoire de Alassane Dramane Ouattara, le camp Gbagbo espérait un revirement. Pascal Affi N'Guessan, le porte-parole de La majorité présidentielle, avait affirmé mercredi que « tout était encore possible avec le Conseil constitutionnel ». Il avait raison