24 Mars 2010
Un habitant de Bouaké, dans le centre du pays, se plaint de coupures pouvant durer "de 8 à 36 heures"! L'approvisionnement en eau est gravement perturbé, les pompes étant à l'arrêt; ce
qui pose de graves problèmes dans les établissements scolaires, par exemple. A la faveur de l'obscurité, l'insécurité augmente. Les vols se multiplient. Ainsi, toujours à Bouaké, le responsable
d'un collège a découvert à l'aube le vol de câbles téléphoniques. Résultat, plus de téléphone, ni d'internet.
"On se croirait revenu aux heures les plus chaudes de la crise!", dit-il. La presse ivoirienne de ces derniers jours est remplie d'articles consacrés à ce qui est perçu comme un signe de
plus du délitement du pays. Au niveau économique, les PME sont les plus pénalisées. Pour elles, le coût d'un générateur est prohibitif. Déjà passablement difficile, la vie quotidienne se
complique pour les Ivoiriens. Dans les banques, les distributeurs de billets ne répondent plus.
Exportatrice en temps normal d'électricité, la Côte d'Ivoire doit désormais en importer du Ghana voisin. Le Ghana! Ce pays qui, au moment des indépendances, avait critiqué le choix
d'Houphouët-Boigny de rester dans le giron de l'ancienne puissance coloniale française pour construire son développement et qui, aujourd'hui, fait figure de modèle dans la région, comparé à une
Côte d'Ivoire enlisée.