Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) et le comité Afrique du Medefétaient très fébriles à l'idée que le différend Necotrans -Bolloré puisse perturber les débats organisés dans le cadre de la visite en France d'Alpha Condé. Il n'en a rien été. Et pour cause. Présent à Paris du 22 au 24 mars, le président guinéen, pour le coup bien conseillé, a pris les
devants en abordant lui-même le sujet à chacune de ses interventions. Et les deux organisations patronales avaient également pris soin de tout bien border en amont. Peu avant le
petit-déjeuner avec Condé, le 23 mars, les responsables du Medef ont fait comprendre à la direction de Necotrans qu'il valait mieux qu'elle ne soit pas présente…
Du côté du CIAN, qui a reçu le président guinéen le lendemain, à l'hôtel Crillon, l'apaisement est venu du groupe Bolloré, via son directeur
Afrique, Dominique Lafont, qui s'est décommandé. Pour la petite histoire, Lafont avait parrainé l'adhésion de Necotrans au CIAN, en janvier (LC
nº608). La direction du groupe de Richard Talbot a toutefois insisté pour que son contentieux soit ouvertement abordé lors de cette rencontre, mais le président du
CIAN,Alexandre Vilgrain, a apporté une fin de non-recevoir, Bolloré s'étant désisté… Du coup, le rendez-vous du Crillon s'est déroulé
en l'absence des représentants du secteur du transport maritime. Etaient présents : Fabrice Mauny (Accor), Alain Taieb (AGS-Mobilitas), Gérard Priet(Air Liquide), Pierre Castel et Jean-Claude Palu (BGI), Eric Sabatier (Veritas), Pierre Arnaud(Compagnie fruitière), Michel Roussin (EDF), Patrick Le Buffe (Société générale), Hervé Ronot et Philippe Chavent (Sogea-Satom), Philippe Belin (Marck), Gervais Jacques (Rio Tinto), Gérard Benkimoun (Technip) et Philippe Chauvin (Total Guinée). A la fin de la réunion, Vilgrain a quand même glissé dans le veston du président guinéen un exemplaire du
baromètre CIAN sur la corruption. La Guinée y figure en tête de liste !