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La Guinée nouvelle

Guinée: Kouchner s'essaye au bénévolat...

Confortablement installé dans une annexe du ministère des Affaires étrangères avec secrétaire et chauffeur, Bernard Kouchner, sans avoir repris ses lucratives activités de conseil, aurait proposé à son vieil ami, le président guinéen, Alpha Condé, une étude sur le système de santé et la mise en place d'une assurance maladie en Guinée. Kouchner assure qu'il effectue cette réflexion à titre bénévole. La presse guinéenne s'interroge.

Trois mois après son départ du Quai d’Orsay, Bernard Kouchner vit toujours aux frais de la princesse. Comme l’a révélé le site lesinrocks.com, Kouchner dispose, en effet, d’un bureau, d’une secrétaire et d’un chauffeur au ministère.  

Pas directement au Quai d’Orsay, c’est là toute la subtilité de la manœuvre, mais dans une annexe du ministère des Affaires étrangères, au 27, rue de la Convention, dans le XVe arrondissement de Paris. 
« L’usage républicain veut que les anciens ministres du Quai d’Orsay disposent de ces avantages pendant 6 mois », fait valoir le ministère.    


Selon le site de l’hebdomadaire, le french doctor est un habitué des lieux, il y vient plusieurs fois par semaine et profite de la cantine.  

Pas seulement de la cantine. Invité par le président guinéen Alpha Condé à son investiture, le 21 décembre 2010, Bernard Kouchner est rentré de Guinée dans l’avion du ministre de la Coopération Henri de Raincourt.  

Bernard Kouchner est un vieil ami d’Alpha Condé, le premier président démocratiquement élu en Guinée. Au point que la presse guinéenne parle du french doctor comme de « son jumeau blanc ». 


BÉNÉVOLE OU PAS...

Un mois après cette visite, Bernard Kouchner est retourné en Guinée à la fin du mois de janvier.  L’ancien ministre français des Affaires étrangères a visité plusieurs centres hospitaliers de la capitale guinéenne. Une occasion pour lui de préconiser quelques remèdes pour remettre sur pied le système de santé guinéen.  

Il a ainsi vivement conseillé aux autorités guinéennes la mise en place d’une assurance-maladie. Rien que de très méritoire. A priori.  
Le site guinee58.com évoque un «  voyage prévu de longue date dont les contours avaient été paraphés entre les deux tours de l’élection présidentielle guinéenne pour préparer une étude sur le secteur de la Santé conclue entre le numéro un guinéen Alpha Condé et Kouchner ».   


Le même site va plus loin dans ses affirmations : Kouchner aurait décroché ce contrat sans appel d’offres pour un montant de 2 millions d’euros. Lettre confidentielle spécialisée sur l’Afrique, La Lettre du Continent fait part de son étonnement au vu des multiples voyages Paris-Conakry effectués par Bernard Kouchner ces derniers temps. Si le journal confirme que Kouchner s’intéresse de près à la refonte du système de santé et la sécurité sociale du pays, l’ancien ministre affirme avoir « engagé cette réflexion à titre bénévole et à la demande du président Condé ».  

La Lettre du Continent avait déjà révélé qu’Alpha Condé s’appuyait sur le milliardaire George Soros pour réformer le secteur minier du pays. Une initiative soutenue par Tony Blair et… Bernard Kouchner. 

A l’abri du ministère de la Coopération, ni tout à fait dehors, ni tout à fait dedans, en attente d’un éventuel poste, mais sans avoir relancé ses activités de conseil, le docteur Kouchner entretient donc ses réseaux et poursuit ses petites affaires. A titre gratuit, évidemment… 


Bernard Kouchner, le pactole de l’assurance-maladie 


Lors de son voyage en Guinée, dans une formule dont il a le secret, Kouchner a prévenu qu’il« n’y avait pas de santé gratuite. La santé coûte cher et pour pouvoir faire face, il faut une assurance-maladie ». Un refrain que l’on retrouve dans les rapports gabonais du docteur Kouchner. Pas de santé gratuite, sans doute, mais des rapports très chers… 

Dans son livre Le Monde selon KPierre Péan mettait Bernard Kouchner en cause pour des activités de conseil auprès des autorités du Gabon et de la République du Congo, dans le cadre de la réforme du secteur de la santé de ces pays, et notamment pour une intervention dans le recouvrement de factures pour deux sociétés de conseil, Africa Steps et Imeda, alors qu'il était déjà nommé au Quai d'Orsay. Sur le moment, Bernard Kouchner avait annoncé une plainte à laquelle il a ensuite apparemment renoncé. 

Selon le livre de Péan, Kouchner a continué, après son entrée au Quai d'Orsay, à plaider auprès du président Omar Bongo pour le paiement complet de factures initialement d'un montant total de 2,64 millions d'euros, dont un reliquat de 817 000 euros était toujours dû au moment de sa prise de fonctions à la tête de la diplomatie française.  

Dans ses interventions publiques, en réaction au livre de Pierre Péan, Bernard Kouchner avait cité de nombreux pays pour lesquels il avait travaillé comme consultant : le Nigéria, le Bénin, l’Ukraine, la Roumanie, la Pologne. Ce que confirme l’Express du 12 février 2009.  


Bernard Kouchner oublia de citer la « mise en place d’un programme pilote d’assurance maladie communautaire lié au micro-crédit » au Niger, commandé en février 2005 au « Dr Bernard Kouchner, directeur de BK Conseil » . 


Le 25 février 2009, France Inter mettait en ligne sur son site l'intégralité des rapports sur les systèmes de santé gabonais et congolais effectués par Bernard Kouchner en 2004 et 2007, pour des sociétés privées tenues par ses proches. D'après France Inter, ces rapports n'ont connu aucune suite. De son côté Bernard Kouchner soulignait que, depuis sa prise de fonction comme ministre des Affaires étrangères, il avait « cessé toute activité au sein des sociétés BK Conseil et BK Consultants » qu'il avait fondées. 

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