La manifestation s'est déroulée sans incident dans le centre-ville, et les avocats ont défilé sans pancarte et slogan, avant de remettre une déclaration au ministre de l'Administration du
territoire (Intérieur), en dépit d'une notification d'interdiction par les autorités de la commune où la marche a eu lieu, selon le journaliste de l'AFP.
Aucun dispositif de forces de l'ordre n'était visible.
Dans sa déclaration remise au ministre, le barreau guinéen affirme avoir "engagé une procédure de citation directe" contre le gouverneur de Conakry, Sékou Resco Camara, qu'ils mettent en cause
notamment pour des "violences" sur les défenseurs des droits humains.
"Nous avons porté plainte contre le gouverneur pour séquestration et violences sur un de nos confrères, Me Foromou Frédéric Loua, président de l'ONG Même Droit pour Tous (MDT)", une
organisation de défense des droits de l'Homme, a déclaré le porte-parole des avocats, Me Mohamed Traoré.
Me Loua, avocat de deux détenus dans une affaire d'attaque à main armée, était parvenu le 3 novembre à obtenir leur mise en liberté provisoire. Selon le barreau de Conakry, les deux prévenus
ont été remis en prison et leurs trois conseils - Me Loua et deux défenseurs des droits humains - gardés à vue pendant plusieurs heures sur ordre du gouverneur Camara le même jour.
Les avocats guinéens observent depuis le 8 novembre une grève illimitée dans le cadre de cette affaire.
En plus du gouverneur, la procédure judiciaire lancée par le barreau vise aussi le directeur de la sûreté de Conakry, Alfred Sovy Guilavogui, et le directeur de la Brigade spéciale
d'intervention de la police (BSIP), le colonel Amadou Bangoura, d'après la déclaration.
Le barreau se dit "profondément préoccupés par la persistance des arrestations des avocats et des violences exercés sur eux par les autorités", d'après la même source. Les avocats guinéens
observent depuis le 8 novembre une grève illimitée dans le cadre de la même affaire.