Malgré le regain d’intérêt pour l’Afrique de l’Ouest qu’a suscité la découverte de Marathon en Sierra Leone, les pétroliers évitent soigneusement la Guinée, dont le régime putschiste a brutalement réprimé une manifestation de
l'opposition fin septembre. Ce relatif isolement permet aux rares groupes présents sur place et en conformité avec la nouvelle loi pétrolière de prospérer. C’est le cas des
Polonais de Summa Energy, qui ont négocié avec le précédent régime de Lansana Conté deux permis d'exploration de 6 000 km2 dans la région de Boffa, à 150 km de Conakry, en pays Soussou.
Pour obtenir du gouvernement de Moussa Dadis Camara des autorisations de forer sur ces périmètres, Habib Diakhabi, seul actionnaire guinéen de Summa, s’est récemment rapproché de la junte : dans les années 60, il avait étudié en ex-URSS avec
des conseillers de l’actuel ministre de la défense, le général de brigade Sékouba Konaté. La requête de Summa doit être approuvée par le conseil des ministres.
Africa Energy Intelligence avait également révélé que Summa avait facilité un contrat de vente d’équipements militaires polonais avec le précédent régime
(AEI nº589). Selon nos informations, ce contrat, négocié avec la société nationale d’armement polonaise Bumar, n’a finalement jamais abouti, la partie guinéenne reculant au dernier moment devant la vétusté des matériels proposés.
Cet échec n’a pas empêché Summa de se diversifier. Selon Africa Mining Intelligence (Indigo Publications), lettre sœur d’Africa Energy Intelligence, Summa est désormais actif dans le transport et la commercialisation de bauxite.
Summa aurait également cherché à se positionner dans l’importation de produits pétroliers en Guinée. Deux des actionnaires polonais du groupe, Zbigniew Kulig et Krzysztof Kryla, ont opéré pendant des années une société de commercialisation d’essence en Pologne, baptisée Pollex.