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Sénégal: De graves abus dans les écoles coraniques

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La situation des enfants-talibés a été l'objet d'une étude réalisée par l'Organisation non gouvernementale Human rights watch. Au cours de la séance de restitution du rapport de 126 pages intitulé « Sur le dos des enfants », le phénomène de la mendicité et de l'exploitation des enfants-talibés a été abordé sous ses différents aspects.

 

Les marabouts, qui font office de tuteurs de facto, soumettent les enfants-talibés à des formes souvent extrêmes de maltraitance, de négligence et d'exploitation, souligne le rapport. Toutefois, « il serait faux d'affirmer que toutes les écoles coraniques appliquent ce type de régime, mais de nombreux marabouts obligent les enfants, appelés talibés, à mendier dans les rues pendant de longues heures (pratique constitutive de la pire forme de travail des enfants selon la définition employée par l'Organisation internationale du Travail (OIT) ) et les soumettent à des violences physiques et psychologiques souvent brutales », poursuit le rapport.

 

D'après Human rights watch, les gouvernements sénégalais et bissau-guinéen, les autorités islamiques sous l'égide desquelles les écoles prétendent opérer, ainsi que les parents concernés ont tous failli lamentablement au devoir qui leur incombe : protéger ces dizaines de milliers d'enfants contre la maltraitance. Ils ne se sont guère attachés à réclamer des comptes aux auteurs de ces actes, ajoute le document. Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique de Human rights watch, a estimé que le gouvernement sénégalais ne devrait pas rester les bras croisés pendant que des dizaines de milliers d'enfants-talibés sont soumis chaque jour à des violences physiques et une négligence totale.

 

« Le gouvernement devrait saisir l'occasion de la journée nationale des talibés, le 20 avril, pour s'engager à réglementer toutes les écoles coraniques et à exiger des comptes aux marabouts responsables de maltraitance », a dit Mme Gagnon. Alioune Tine, secrétaire général de la Rencontre africaine des droits de l'homme (Raddho), abonde dans le même sens et juge qu'il n'est plus admissible que l'Etat laisse faire. « Il faut créer des alliances parce qu'aujourd'hui les grands khalifes généraux sont prêts à suivre l'Etat. Il faut trouver une formule pour en finir avec l'exploitation des enfants-talibés », a déclaré M. Tine.

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