La Guinée nouvelle
6 Mars 2010
L'ambiance s'est tendue et les rues se vident progressivement. Des barrages policiers ont été installés à la plupart des carrefours importants.
"On ne sait pas ce qui va se passer, on a tous peur, pour demain on ne sait pas comment on va se réveiller", confie Jean-Luc, un conducteur de taxi-moto.
Devant le siège du parti d'opposition Union des Forces pour le Changement (UFC), dont le candidat Jean-Pierre Fabre a été le premier à revendiquer la victoire vendredi, au moins 200 jeunes
attendaient samedi buvant et s'échauffant. "Il faut que Fabre passe, sinon ça va être le feu à Lomé, sinon on va brûler le pays!" Devant le siège du parti au pouvoir, Rassemblement pour
le peuple togolais (RPT), qui a également crié victoire vendredi, l'atmosphère était plus calme, avec une dizaine de partisans habillés en vert, la couleur du parti, attendant les résultats.
L'élection de jeudi est perçue comme un test dans un pays traumatisé par les violences électorales, notamment lors de l'élection contestée de Faure Gnassingbé à la présidence en 2005, trois mois après la mort de son père Gnassingbé Eyadéma, qui régna sans partage pendant 38 ans sur le Togo. 400 à 500 personnes avaient été tuées selon l'ONU. La
mission d'observation de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a estimé samedi que l'élection avait été "libre", tout en relevant des "insuffisances",
notamment dans l'authentification des bulletins de vote.