La Guinée nouvelle
18 Janvier 2012
En Guinée, une personne a été tuée le 16 janvier, et 17 autres blessées dans des émeutes au nord-ouest du pays, à Kamsar (300 km de Conakry, la capitale). La population de cette cité industrielle proteste contre les coupures du courant électrique à quelques jours du démarrage de laCoupe d’Afrique des nations de football. Presque un «classique» dans ce pays à fortes potentialités énergétiques largement sous-exploitées.
La Guinée est surnommée le Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, du fait du nombre important de fleuves qui y prennent leur source pour irriguer la sous-région (Sénégal, Mali, Libéria, etc.). Mais ce potentiel est très faiblement exploité. Le pays disposerait de 6.000 à 7.000 Mégawatts, contre seulement 189 installés, selon le site de l'organisme d'aménagement africain, Aménagement-Afrique. A peine 6% de la population du pays (9.981.590 habitants en 2010) ont accès à l’électricité. Le bois de chauffe constitue la principale source d’énergie pour 85% de la population.
La vétusté du réseau électrique —certaines installations datent de la période coloniale— est à l’origine des incendies dramatiques et répétitifs. Le 29 décembre 2011 un court-circuit a provoqué un incendie qui ravagé un marché de la commune de Matoto, l’une des plus importantes de la capitale Conakry. Soixante-dix boutiques ont brûlé, causant une perte de plus d’un milliard et demie de francs guinéens (158.872 euros). Par contre, quatre jours plus tôt, le 25 décembre, cinq membres d’une même famille ont péri dans une maison incendiée par un court-circuit à Touyouah, un quartier de la proche banlieue de Conakry.
En Afrique en général, la fourniture régulière du courant électrique est un vrai casse-tête. Déficit de production dû notamment à des installations vétustes et un faible investissement dans le secteur.
Récemment, des experts de l’électricité réunis au Cameroun ont dressé un constat alarmant: seuls 31% des populations africaines ont accès à l'électricité, soit approximativement une personne sur trois. La principale cause étant liée au financement, «un investissement de 58 milliards de dollars jusqu'en 2020 est nécessaire pour sortir le continent du noir», estime un spécialiste cité parDakaractu.
slate afrique