Guinée: L'équation Dadis Camara

La campagne électorale bat son plein, rappelant aux uns et aux autres que la Guinée se rapproche d'une élection historique. C'est la présidentielle de tous les espoirs pour ce pays qui revient de très loin.

Malgré quelques couacs dus au non bouclage du budget prévu pour le scrutin, les autorités de la transition peuvent estimer avoir gagné la bataille de cette élection que d'aucuns croyaient impossible, il y a peu. Le général Sékouba Konaté, officiellement «président par intérim», aura joué de tout son poids pour accélérer le processus et permettre ainsi à son pays de sortir du pétrin politico-militaire dans lequel il est plongé depuis les événements tragiques du 28 septembre 2009.

Mais le tout ne sera certainement pas de réussir la présidentielle. Il faudra encore réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes. Pour ce faire, il faudra, tôt ou tard, rouvrir le dossier des victimes des massacres et des viols du 28 septembre. En même temps, qu'il faut penser au retour du capitaine Moussa Dadis Camara, «exilé» à Ouagadougou pour sa «convalescence.» Victime lui-même de son aide de camp qui a failli le faire passer de vie à trépas, il a été mis hors jeu et cela semble avoir facilité le processus de remise du pouvoir aux civils qui se profile à l'horizon. Mais jusque à quand pourra-t-on garder Dadis à l'écart?

Quand on sait que certains officiers lui sont restés fidèles et continuent de donner des insomnies aux autorités de la transition? C'est clair qu'il faut résoudre, tôt ou tard, l'équation Dadis. Et ça, c'est une autre paire de manches.