7 Janvier 2012
Le Secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, s'est déclaré hier "préoccupé" par le blocage politique en Guinée, où pouvoir et opposition n'arrivent pas à s'entendre sur l'organisation de législatives devant mettre un terme à la période de transition
La Francophonie est "préoccupée par la nécessité de parachever l'édifice institutionnel en Guinée", a déclaré M. Diouf à la presse à l'issue de trois jours de visite à Conakry où il a rencontré le président Alpha Condé, ainsi que les principaux leaders d'opposition.
Cela passe "par l'organisation des élections législatives pour que les deux piliers d'un pouvoir politique équilibré soient en place : un président de la République" et "une Assemblée qui légifère ", a-t-il ajouté.
Pour conclure la transition politique entamée en janvier 2010 en Guinée, ce pays doit encore organiser des législatives, plus d'un an après la présidentielle remportée par Alpha Condé, premier président guinéen démocratiquement élu.
Initialement prévues le 29 décembre 2011, elles ont été reportées sine die. M. Condé a souhaité qu'elles aient lieu le plus rapidement possible, mais un consensus entre pouvoir et opposition pour les organiser s'avère difficile à trouver.
"Avant mon arrivée ici, je croyais assister à un dialogue continu, un dialogue qui était déjà avancé ", a dit M. Diouf, regrettant que ces discussions se soient arrêtées.
L'opposition a reproché au pouvoir d'inclure dans ce dialogue des formations politiques qui, selon elle, n'ont rien à y faire et s'en est retirée.
"Dans mes entretiens, j'ai beaucoup insisté sur la nécessité d'une reprise de ce dialogue, mais j'ai senti une sorte de mur de méfiance et d'incompréhension. Je crois qu'il faut abattre ce mur", a affirmé Abdou Diouf.
Les dernières législatives en Guinée remontent à juin 2002, à l'époque du régime du président Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir.
Un Conseil national de transition (Cnt) fait actuellement office de Parlement.
Il a été mis en place début 2010, durant la transition militaire conduite par le général Sékouba Konaté, qui a cédé le pouvoir à Alpha Condé à l'issue du second tour de la présidentielle de novembre 2010.