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La Guinée nouvelle

La Guinée, un pays à nourrir !

 

 

De toutes les richesses de la Guinée, celles du sol-agriculture, élevage, forêt – ont toujours mobilisé une part importante de la population : aujourd’hui encore, plus de 70% contre plus de 90% à l’indépendance. Sept cent mille petites exploitations agricoles, d’une taille moyenne de 2ha, utilisent environ un quart des terres cultivables, qui représentent elles-mêmes un quart de la superficie du pays.

Le secteur agricole a constamment régressé en valeur relative dans le Produit national brut, passant de 90% avant l’indépendance à 62% en 1971, 46% en 1988 et moins de 20% actuellement. Sa part dans les exportations est tombée de plus de 90% en 1958 à 7% aujourd’hui. La raison de cette évolution tient évidemment à l’essor des activités minières, modestement avant 1958 (fer, diamant, or), bien plus largement depuis la mise en exploitation d’importants gisements de bauxite depuis l’indépendance. Une exploitation qui malheureusement ne profite pas à tous les secteurs d’activité du pays, notamment le monde rural.

Et pourtant, avec son potentiel et ses traditions, l’agriculture guinéenne devrait pouvoir assurer sans difficulté l’autosuffisance nationale et redevenir largement exportatrice vers l’Afrique et les marchés des pays développés. Bananes (dont la Guinée était les premier exportateur à l’époque coloniale), mangues, ananas, agrumes, café, plantes aromatiques et médicinales, huiles, poissons et crustacés, jus de fruits, conserves agroalimentaires, tout ce que les pays riches aspirent à trouver dans leur super marché est à la portée de la Guinée. Cet objectif est bien réalisable, car les ressources naturelles du pays sont effectivement considérables mais sous exploitées : des pluies abondantes, un réseau d’irrigation évalué à 360.000 ha dont 28.000 seulement sont aménagés, 6,2 millions de ha de terres arables dont seulement 25% sont cultivées.Idem pour les pâturages. Les contraintes sont en revanche importantes. La taille des exploitations est encore moyenne inférieure à 3 ha et le système de culture dominant est la défriche sur brûlis. Le taux d’utilisation des engrais est l’un des plus bas d’Afrique soit 5kg/ha contre 10 kg/ha en moyenne sur le continent (90 kg/ha au niveau mondial). Enfin la faiblesse du système de commercialisation et d’exportation engendre des pertes au niveau de la production (jusqu’à 30% selon les denrées et décourage toute initiative.

Au- delà donc des discours, une politique beaucoup plus réaliste est à mener pour améliorer la situation du monde rural et assurer progressivement l’autosuffisance alimentaire. A cet effet, les différentes de politique de développement agricole (LPDA) élaborées pendant la seconde République, qui n’ont pas permis d’atteindre les objectifs assignés pourraient être actualisées. Cette démarche aurait l’avantage de fournir aux décideurs une base concrète de travail dans l’optique de doter enfin le pays d’une véritable politique de développement et promotion de l’agriculture. On l’oublie un peu trop souvent, La Guinée est avant tout un pays à vocation agricole, donc censé à terme assurer son auto suffisance alimentaire. C’est un grand leurre de croire que le secteur minier à lui seul contribuera au développement du pays. Le mirage minier auquel on voudrait croire mordicus nous conduira à des désagréments certains. 

 

koaci.com

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