3 Septembre 2010
Une manifestation des conducteurs de taxi-motos contre la sécurité routière a secoué la ville de Labé pendant 2 jours. Tout a commencé le mardi à un barrage de contrôle installé à Pellel dans la commune urbaine.
A ce niveau, un conducteur de taxi-moto a présenté au policier une fausse vignette qu'il a acheté à 5000 francs guinéens dans la rue pendant qu'une vraie vignette est placée à un prix officiel de
50.000 GNF au près de la trésorerie préfectorale.
Lorsque le policier a voulu saisir ce produit de la contrefaçon, le motocycliste a opposé un niet catégorique. Le ton monte d'un cran de part et d'autre. Ils en viennent aux coups de poing. Le
conducteur de taxi-moto est vite maîtrisé, ligoter et maltraité toute la matinée. Aux passants qui se montraient curieux de savoir pourquoi la victime est menottée avec son état visiblement
grave, la police répond qu'il s'agit d'un alcoolique. Au fil du temps, les choses se compliquent. La victime qui souffrait de contusions a perdu connaissance. On l'évacue rapidement à l'hôpital
régional.
Pendant ce temps, comme une traînée de poudre une rumeur fait le tour de la ville: ''les policiers ont tué un conducteur de taxi-moto'' diffuse-t-on partout dans la commune urbaine. Sans
chercher à comprendre davantage, les conducteurs de taxi-motos se regroupent rapidement et décident de venger leur collègue. La révolte vise particulièrement la police. La circulation
reste bloquée dans les rues de Labé pendant plusieurs heures. Le commissariat central est pris d'assaut par les manifestants qui font libérer deux présumés trafiquants de fausses vignettes. Le
bilan de la journée du mardi est très lourd. En plus du conducteur de taxi-moto, l'hôpital régional reçoit 5 policiers qui ont eu des blessures graves et des contusions à plusieurs endroits du
corps.
Mais, cette violence n'a pas fait reculer l'autorité préfectorale. Au contraire, le préfet a condamné la manifestation de rue et a promis que les trafiquants de fausses vignettes seront traqués
par les services de sécurité et sévèrement punis. Monsieur Safioulahi BAH a ajouté que la vaste campagne de contrôle de routine va se poursuivre jusqu'à ce que les motocyclistes soient en règle
vis-à-vis du trésor public en matière de taxe unique pour les véhicules.
Pendant les deux jours de vive tension entre autorités locales et manifestants, les services de sécurité ont arraisonné et conduit à la fourrière près de 100 motos. Pour récupérer leurs engins,
les propriétaires étaient obligés de passer au trésor pour payer la vignette à 50 000 GNF.
Le calme est revenu dans la cité depuis ce jeudi et la campagne de contrôle des vignettes par la sécurité routière continue dans la commune urbaine de Labé.
Kawu Seydi