le président de Sierra Leone menace de renvoyer ses ministres

Le président sierraléonais Ernest Koroma a menacé mercredi de renvoyer plusieurs ministres et hauts responsables s'ils ne s'efforçaient pas d'enrayer la corruption dans le pays, en les accusant de "saper les efforts" de son gouvernement.

Le chef de l'Etat a convoqué une réunion spéciale pour réprimander aussi bien les ministres de la Justice, des Affaires internes et des Affaires présidentielles que le dirigeant national de police, le maire de la capitale, Freetown, et une brochette de hauts fonctionnaires.

"Je vous mets tous en garde. N'importe quel ministre ou responsable d'institution qui se fera attraper sera traité en conséquence: non seulement il perdra son poste mais nous prendrons toutes les mesures légales appropriées envers quelqu'un qui trahit la confiance du peuple", a-t-il dit.
 

"Il semble qu'il y ait une sorte de collaboration au sein de ces institutions pour saper l'effort de mon gouvernement", a lancé le chef de l'Etat, selon un communiqué publié après la rencontre.

Il a notamment accusé les douaniers et policiers de travailler ensemble pour "escroquer l'Etat" en accordant des exemptions de droits indues.

Il a aussi assuré détenir les preuves que des fonctionnaires corrompus fournissaient des passeports sierraléonais à des Africains pour 250 à 500 US dollars ou à des ressortissants du Moyen-Orient pour plus de 1.500 dollars. "Ces actions pourraient exposer la Sierra Leone au risque d'être considérée comme un pays terroriste", a-t-il estimé.

"Cette année sera différente. Fini le business habituel. Nous devons changer la façon de diriger ce pays. La population sierraléonaise en a assez", a-t-il insisté.

La Sierra Leone s'efforce, lentement, de limiter la corruption dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, huit ans après la fin de la guerre civile (1991-2002). Plusieurs hauts-responsables ont perdu leur poste depuis que la Commission anti-corruption se montre plus sévère.