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La Guinée nouvelle

Avec Alpha, les « normes » reviennent !

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Alpha Condé a fait du changement, le thème et le leitmotiv de sa campagne. Le changement est une dynamique inéluctable dans la vie des sociétés. Il peut être positif ou négatif

en fonction des paradigmes sur lesquels il ‘appuie et du leadership qui l’impulse. Il va de soi que le leader du RPG n’a pas la même perception du changement que ses concurrents, notamment Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo.

 

 

 

Car ils n’ont pas appris la politique et l’économie à la même école.  Alpha Condé est pétri de marxisme-léninisme. Sidya et Cellou, sans fréquenter les mêmes universités, ont bûché les théories économiques libérales et néo- libérales. Le changement que Alpha Condé propose à la Guinée et qu’il n’a malheureusement pas déroulé dans son entièreté, durant la campagne, ne pourra être autre chose que le reflet de son cursus universitaire, de son parcours et de ses fréquentations politiques, adapté au  contexte socio- politique guinéen fortement marqué par l’ethno stratégie.

 

 Le marxisme – léninisme sera la doctrine d’incubation des politiques économiques, sociales et culturelles de l’équipe Alpha Condé au pouvoir, si par miracle, elle y parvenait. Les indices de telles velléités ont parcouru, tout le long de la campagne, les discours trompeurs du leader du RPG.

 

 Déjà, il menace et cloue aux piloris les commerçants qu’il accuse en même temps que son adversaire Cellou Dalein Diallo, d’avoir mis l’économie nationale à genoux, en oubliant seulement de citer la kyrielle de prédateurs qui renforcent désormais son équipe. Il est capable, comme Sékou Touré en son temps, de nationaliser les circuits de distribution de l’économie tout en déclenchant contre les commerçants une chasse aux sorcières.

 

 Les affres de la loi cadre de novembre 1964 sur le commerce se profilent ainsi à l’horizon. Il faut rappeler que cette loi avait brutalement mis fin aux initiatives privées et ruiné en une seule semaine, des milliers d’honnêtes guinéens exerçant la profession de commerçants.

 

Certains peuvent à présent se  réjouir de cette perspective, ignorant que ce ne serait sans doute là que le début d’une longue croisade contre les professions libérales, comme on l’a vu à partir de novembre 1964. Une telle dynamique nous conduira inéluctablement à la collectivisation de l’économie et conséquemment au monopole d’Etat que même les Soviétiques ont  fini par abandonner.

 

 Le changement destiné à corriger le dysfonctionnement actuel des circuits de distribution des biens et services marchands, aboutira alors à un passé qu’on croyait révolu, où prévalait le principe marxiste «A chacun selon ses besoins ».

 

 On acquérait ces biens et ces services au moyen de tickets de rationnement, au bout de longues files d’attente, dans des magasins d’Etat.

 

 Qui voudrait encore revivre ou vivre cette époque cauchemardesque caractérisée par une rupture de confiance entre l’Etat et le secteur privé national qui a dépéri et disparu. L’Etat redeviendra, comme à l’ère de la révolution, le seul employeur parce qu’étant le principal créateur d’emplois. Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, on assistera à la raréfaction des biens, sur le marché, y compris les denrées de première nécessité. On recommencera à attendre d’hypothétiques bateaux de marchandises. Comme naguère !

 

Lorsque l’on sait que Alpha Condé est l’un de ces utopiques qui rêvent d’une zone monétaire à l’échelle du continent africain, sans se préoccuper des contraintes imposées par les critères de convergence, il y a lieu de s’interroger sur l’efficacité des politiques monétaires qu’il entreprendra.

 

Il faut craindre que la gestion socialo communiste inappropriée de la monnaie nationale dans la perspective de la construction d’une telle zone monétaire, n’entraîne une forte dépréciation du franc guinéen qui n’aurait plus que la valeur d’une monnaie de singe.

 

Aussi, Alpha Condé est devenu au fil des années et pour assouvir la soif de pouvoir qui l’étreint, un fin ethno stratège.

 

 Tenez ! L’ensemble des candidats malinkés ont rejoint, après le 1er tour, le RPG faisant du coup de ce parti, un véritable rassemblement mandingue qui s’est inscrit dans la logique « Tous contre Un ».

 

Ce n’est pas l’appui de quelques partis insignifiants de la Basse Guinée dont les têtes d’affiche n’ont même pas, ensemble, obtenu au premier tour, 2 % des suffrages des guinéens, qui peut brouiller cette image que l’on peut avoir de Alpha Condé, membre actif de l’International Socialiste. Sous sa férule, une vaste campagne de dénigrement et de calomnie voire d’injures grossières, se développe contre l’UFR et son Président qui ont commis le sacrilège de constituer une alliance avec l’UFDG sur une base pourtant objective et rationnelle. A dire vrai, le seul reproche que Alpha Condé, ses militants et autres ouailles font à Sidya et l’UFR, c’est d’avoir choisi « le camp des peulhs ».

 

 C’est pourquoi, il use de tous les subterfuges (neveu des soussous, ami des forestiers, etc.) pour rassembler la Guinée maritime et la Guinée Forestière contre la Moyenne Guinée.

 

 Une stratégie suicidaire car fratricide ! Sékou Touré n’avait-il déjà  pas invité sans y parvenir, lors de sa campagne connue sous le nom de « racisme peulh », l’ensemble de la Guinée à aller en guerre contre le Fouta Djallon, en s’armant de fusils, de bâtons, de pilons, de coupe-coupe, etc ? L’histoire ne devrait pas se répéter, car elle apporte à l’Homme les matériaux indispensables à la construction du présent et de l’avenir.

 

Alpha Condé et le RPG n’ignorent pas cette lapalissade. Mais les perspectives des délices du pouvoir les aveuglent !

 

Au-delà des intérêts de clans, de tribus et d’ethnies, les Guinéennes et les Guinéens devraient se méfier de confier la gestion du pouvoir à un homme dont la formation intellectuelle et les options politiques le prédisposent à instaurer dans notre pays un système politique, économique et social dont tout le monde, ici et ailleurs, connaît le danger et les limites.

 Qu’il impose aux populations, mimant la Première République, des « normes » en bétail (Moyenne Guinée), en produits agricoles (Haute Guinée et  Guinée forestière) et en produits halieutiques (Basse Guinée), n’étonnerait personne car cela participe de la construction du système économique cohérent avec ses options idéologiques! Or, l’un des mérites du régime du Général Lansana Conté, c’est d’avoir aboli les « normes », dès 1984. Les Guinéens lui en sont restés longtemps reconnaissants.

 

Abraham Kouyaté

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G
<br /> <br /> Salut;<br /> <br /> <br /> alpha n'as rien foutu en Guinée depuis qu'il a eu son diplôme universitaire,en plus voici la liste de ses alliés: mamadou sylla, fodé bangoura,Ibrahima Keira ,Lansana Kouyaté,...il ne parle que<br /> du changement soit disant celui qui a les mains propres ....je m'arrête là,cessez de critiquez les commerçants,le commerçant  ne cherche que de profit il se demande rien...la stratégie que<br /> conté à mis sur place avant de mourire.<br /> <br /> <br /> Mais cessez de criez alpha et le changement ,il n'a pas le charisme d'un président ... <br /> <br /> <br /> <br />
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