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La Guinée nouvelle

Elections en Afrique: une affaire de volonté

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"(...) ces élections sont une grande et bonne surprise. Personne n'y croyait jusqu'au dernier moment..." Ainsi parlait Bernard Kouchner, ce lundi, à Paris, à propos du scrutin qui s'est tenu dimanche en Guinée sans heurts. Des mots qui, un jour peut-être, s'appliqueront à la Côte d'Ivoire. Du moins peut -on l'espérer.

La Guinée le démontre: quand on veut, on peut. Car, même s'il faut rester prudent jusqu'à la proclamation des résultats, ce pays d'Afrique de l'Ouest revient de très loin. Il a connu 25 ans de dictature du "père de l'indépendance", Sékou Touré, l'homme qui avait dit "non" à De Gaulle. Puis encore un quart-de-siècle de régime militaire, sous la férule du général-président Lansana Conté. Un demi-siècle est passé, et cet Etat qui, fort de ses nombreuses ressources minières, aurait dû décoller rapidement végète dans les profondeurs du classement de l'Onu pour le développement.

Fin 2008, Lansana Conté décède, après des années d'agonie, et un groupe de sous-officiers, dirigé par un quasi-inconnu, le capitaine Dadis Camara, prend le pouvoir. Il promet, notamment à Paris, de le rendre très vite aux civils, puis change d'avis, veut se présenter, multiplie les déclarations aussi tonitruantes que désordonnées. Le pays s'enfonce dans la crise.

Le 28 septembre 2009, c'est le drame. Lors d'un rassemblement à l'appel de l'opposition, au moins 156 personnes sont massacrées par des militaires dans un stade de Conakry. Des femmes sont violées, et achevées à la baïonnette. Quelques semaines plus tard, un officier qui refuse de porter le chapeau tire à bout portant sur Dadis Camara. Grièvement blessé, ce dernier survit, mais il est définitivement hors course politiquement.

Son successeur à la tête de la junte, le général Sekouba Konaté, n'a pas dévié: il avait promis les élections, elles ont eu lieu. Les résultats seront connus d'ici quelques jours.

Pendant ce temps, en Côte d'Ivoire, toujours pas de date pour un scrutin attendu depuis cinq ans. Des millions d'euros ont été dépensés dans le processus d'identification et d'inscription des futurs électeurs. Mais, comme le dit le Premier ministre et ex-rebelle Guillaume Soro, il ne faut pas verser dans "le fétichisme des dates"...

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